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The Source  (Blue Note Records)  septembre 2017

"Le contenu émotionnel du jazz était assez vaste pour qu’il fût possible d’y accéder par des moyens très divers" LeRoi Jones, 1968

Parler de retour aux sources pour un musicien qui n’aura cessé de vouloir avancer tout au long de sa carrière vers de nouveaux territoires est très délicat. The Source est le premier album du batteur nigérian pour le légendaire label Blue Note (après le superbe EP A Tribute to Art Blakey avec les mêmes musiciens). Ce n’est pas anecdotique, bien au contraire.

Ce disque incarne complètement l’âme du label entre ancrage dans le passé et vision futuriste de la musique, science du groove, respect de l’héritage, notamment du blues et rappelle ses accointances avec les musiques Africaines (Stanley Turrentine avec Niger Mambo, Compilation Afro Blue, McCoy Tyner et son "Man From Tanganyika" dans l’album Tender Moments, Lee Morgan et son Mr. Kenyatta jusqu’au Afrodeezia de Marcus Miller sorti en 2015).

The Source, c’est ce qui irrigue la musique de celui qui sera, avec Fela Kuti, l’architecte de l’Afrobeat. Une sorte d’hommage à toutes ces influences. Mais la source est multiple. Elle est comme une machine à laver où les genres (jazz, afrobeat, highlife, funk, rock, New-Orleans…) tourbillonnent, s’entrechoquent. Mais on reconnaît assez facilement la pâte du musicien Nigérian, sa fluidité, son jeu en polyrythmie d’une rare précision avec quelque chose de très libre, un vrai feeling et tout en velours, cette musique pour danser et faire vibrer les oreilles avec ce côté très New-Yorkais période 7O’s black dans le son.

The Source, c’est la volonté pour Tony Allen de faire un disque se tournant vraiment vers la musique jazz, purement instrumentale, avec un vrai son. Du jazz fusion comme de l’afrobeat fusion, totalement inscrit dans le jazz contemporain. Et s’il fait toujours de l’afrobeat, il ne le fait jamais de la même manière, même si l’on retrouve cette quête de la transe (nous ne sommes pas si loin du psychédélisme), cette science du groove incisif et de la rythmique, cette approche européenne du jazz (même s’il vit en France, le choix de musiciens Français n’est pas anodin), la rondeur du son, cette quête du dialogue sonore et de la notion d’ensemble…

Si le batteur est forcément le centre du disque, The source s’articule presque surtout autour d’excellents musiciens comme le tromboniste Daniel Zimmerman, le saxophoniste Rémi Sciuto, le contrebassiste Mathias Allamane, le trompettiste Nicolas Giraud ou le claviériste Vincent Taurelle. Et puis il ne faut absolument pas oublier de parler de l’importance dans le son, dans l’écriture et dans les arrangements de Yann Jankielewicz. Allen brillerait presque par son absence, en tout cas par son non sur importance. C’est la marque des grands musiciens, imprimer un style, une ligne narrative mélodique, être discret mais pourtant indispensable et savoir laisser sa place aux autres, surtout quand ils jouent aussi bien.

Preuve de cet altruisme, la mise en avant de chacun de ses musiciens : le trombone de Daniel Zimmerman sur "Wolf Eats Wolf", la trompette de Nicolas Giraud sur "Bad Roads" ou "On Fire", la contrebasse de Mathias Allamane sur "Cruising" comme un hommage à Duke Ellington (comme le titre "Push and Pull"), le saxophone baryton de Rémi Sciuto sur "Woro Dance", le piano de Jean-Philippe Dary sur un "On Fire" rappelant Dizzy Gillespie, le ténor de Jean-Jacques Elangué dans "Cool Cats" (hommage aux Cool Cats de Victor Olaiya ?).

Avec ce disque, on pourra constater combien la musique du batteur aura irrigué un nombre important de disques, comment elle aura été digérée, transformée au point qu’aussi bon qu’il soit, ce disque n’éblouira pas plus que cela. Mais si Tony Allen ne représente plus le futur de la musique jazz (au sens élargi du terme), il en est définitivement une grande figure, au même titre qu’Art Blakey, une de ses grandes influences.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Tony Allen
Le Bandcamp de Tony Allen
Le Soundcloud de Tony Allen
Le Facebook de Tony Allen


Le Noise (Jérôme Gillet)         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
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