Spectacle musical d’après l'oeuvre de Jacques Offenbach, mise en scène de Philippe d’Avilla, avec David Koenig, Cathy Arondel (ou Ariane Carmin), Gregory Juppin (ou Julien Rouquette), Julie Lemas (ou Clara Soares) accompagnés par le pianiste Simon Legendre en alternance avec Tristan Garnier.
Ils se rattrapent, et réjouissent tout le monde, quand ils chantent accompagnés par un pianiste à la fois émérite et fantaisiste (Simon Legendre en alternance avec Tristan Garnier).
Même si l'on ne connaît pas très bien l'oeuvre de Jacques Offenbach, on n'ignore pas que "La Vie Parisienne" est un de ses chefs d'oeuvre et un grand spectacle qui a fait jadis les beaux jours du Châtelet ou de Mogador. Il faut donc être un sacré inconscient comme David Koenig pour vouloir non seulement l'adapter pour quatre chanteurs mais avec aussi l'ambition d'en suivre l'intrigue. "La Vie parisienne... ou presque" est donc un drôle de pari et un travail d'orfèvre puisqu'il faut par de petits moyens astucieux faire aussi bien qu'avec les grands de l'opérette originale. Cela nécessite aussi beaucoup d'explications qu'il faut rendre amusantes pour rester dans la légèreté d'Offenbach et de ses librettistes favoris, Henri Meilhac et Ludovic Halévy. David Koenig y parvient. Pourtant, indépendamment de son art subtil des enchaînements, il ne peut cacher quelque chose que la musique d'Offenbach fait oublier : le livret de ses amis Meilhac et Halévy ne tient pas debout. En voulant garder l'équilibre entre ce qui est admirablement chanté et les parties parlées qui ne font pas rire à chaque fois, "La vie parisienne... ou presque" se met elle-même en danger. Malgré toute la bonne volonté du monde, la tentative loufoque et déjantée de passer la "Vie Parisienne" à la moulinette, se heurte au manque de moyens. Pour réussir vraiment le décalage, a fortiori le dérapage, il faudrait pouvoir se moquer d'Offenbach à armes égales, c'est-à-dire avec une distribution pléthorique et une figuration en veux-tu-en-voilà...
Avec la belle humeur et l'allant de quatre mousquetaires qui doivent se démultiplier pour faire croire qu'ils sont aussi nombreux que les gardes du Cardinal, David Koenig, Cathy Arondel (ou Ariane Carmin), Gregory Juppin (ou Julien Rouquette) et Julie Lemas (ou Clara Soares), s'évertuent à ne pas perdre le spectateur dans les méandres filandreux de l'histoire concoctée par Meilhac et Halévy.
Ils se rattrapent, et réjouissent tout le monde, quand ils chantent accompagnés par un pianiste à la fois émérite et fantaisiste (Simon Legendre en alternance avec Tristan Garnier). Pareillement, à ces moments-là, la mise en scène de Philippe d'Avillagagne en souplesse et en imagination.
Au fond, dans "La Vie Parisienne", Offenbach se bat contre son livret. Il faudrait donc faire de même dans "La Vie Parisienne... ou presque" et l'on osera conseiller à David Koenig de mettre plus en avant la musique et de simplifier un texte trop riche pour que son spectacle tienne toutes les promesses qu'il pourrait potentiellement tenir. |