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Brian De Palma  octobre 2017

Réalisé par Brian De Palma. Etats Unis. Drame/Epouvante. 1h33 (Sortie le 1er novembre 2017 - 1ère sortie avril 1977). Avec Sissy Spacek, Piper Laurie Piper, Amy Irving, William Katt, Betty Buckley et Nancy Allen.

"Manifestement, docteur, vous n’avez jamais été une fille de treize ans", constatait la jeune Cecilia, la cadette et la première à mourir des cinq héroïnes du "Virgin Suicides" de Sophia Coppola. Une phrase qui évoque irrésistiblement la douleur de celle qui aurait pu être sa sœur aînée, la "Carrie" de Brian De Palma.

Tout commence pourtant comme dans un rêve. Dans un ralenti nappé de vapeur d’eau, des jeunes filles se lavent et se rhabillent dans les vestiaires ; elles rient, s’amusent, insoucieuses de la nudité de leur corps déjà épanoui.

Sous une douche, une jeune fille se savonne avec soin. Et puis il y a le sang. La panique, les cris. Et les moqueries de ces camarades, qui bombardent de serviettes hygiéniques et de tampons celle qui croit être en train de mourir.

La scène est bien sûr un hommage au "Psycho" d’Alfred Hitchcock : la fameuse séquence de la douche se retrouve dans nombre de films de De Palma, parodiée au début de "Blow up", et dans "Phantom of the paradise". Mais elle contient surtout tous les grands thèmes qui seront déclinés dans ce terrible film sur l’adolescence.

La question de la pureté et du sexe, d’abord. Carrie vit seule avec sa mère, la terrifiante Piper Laurie, obsédée par le péché et la faute que constitue à ses yeux le plaisir féminin. La douche, l’espace par excellence de la protection et de la propreté, est soudain souillé par un corps qui échappe à Carrie et affirme, malgré les efforts de sa mère, sa féminité.

La construction du film, ensuite : un rêve qui tourne au cauchemar, une image idyllique de bonheur qui se couvre de sang. Cette scène inaugurale trouve son pendant à la fin du film. Sous les étoiles en papier d’aluminium, Carrie valse avec le garçon qui l’a invitée, elle qui n’avait jamais encore embrassé quelqu’un.

Filmée en légère contre-plongée, la caméra tourne autour du jeune couple qui valse dans le sens inverse, enivré de bonheur. Une musique douce, des lumières rendent la scène irréelle. Un moment hors du temps, comme on n’en voit que dans les rêves. Avant que le rose bonbon ne devienne rouge sang.

Car Carrie est, avant tout, l’histoire d’une jeune fille qui veut "être normale", avant qu’il ne soit "trop tard". Une fille qui apprend progressivement à s’émanciper, à rêver de robes et de bals de promo.

Sissi Spacek, dissimulée derrière le fin rideau de ses cheveux roux, regarde le monde d’un œil inquiet, la tête baissée, les épaules voûtées. Affirmant son désir de disparaître et incapable de croire à la bienveillance d’autrui.

Ils semblent tous lui mentir, y compris ceux en qui elle a confiance : le proviseur de l’école, incapable de se rappeler son prénom, la professeure de gym, qui devient un temps un substitut maternel, Tommy, le jeune garçon qui l’invite au bal car sa petite amie (Amy Irving) veut venir en aide à Carrie…

Bien que destructrice, Carrie n’est en rien, contrairement à ce que prétend sa mère, un rejeton de Satan, fruit du péché. Comme dans beaucoup de romans de Stephen King, auteur du roman éponyme, le mal vient de plus loin.

Il ne réside pas dans le pouvoir de cette adolescente; il existe antérieurement, dans cette petite ville où les adultes sont déficients, faibles ou fanatiques, dans cette école où la mesquinerie et la haine sont des occupations quotidiennes.

Le développement d’un pouvoir télékinésique apparaît alors comme une compensation à son incapacité à s’exprimer. Désormais, Carrie n’a plus besoin des mots, ni presque de son corps pour pouvoir agir sur le monde, et progressivement se défendre. Ce pouvoir, elle le transmettra à la seule qui ait mérité de survivre, annonçant le film suivant de Brian De Palma, "Furie", où Amy Ryan est, à son tour, douée de pouvoirs surnaturels.

 

Anne Sivan         
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