Comédie de Molière, mise en scène de Michel Didym, avec André Marcon (ou Michel Didym), Nora Krief (ou Agnès Soudillon), Jeanne Lepers (ou Pauline Huruguen), Catherine Matisse, Bruno Ricci, Jean-Marie Frin, Barthelemy Meridjen (ou François de Brauer), Jean-Claude Durand (ou Didier Sauvegrain) et Lou Vilgard-Nizard.
Pour "Le Malade imaginaire" de Molière, comédie-ballet en trois actes et en prose, Michel Didym ne tend pas à donner sa "vision" de la pièce, au demeurant ambivalente, oscillant entre la farce et le drame dès lors qu'elle traite des thèmes de l'imposture, de l'imposture médicale déclinée à la manière de la commedia dell'arte à l'imposture du sentiment, et de la mort avec l'hypocondrie du principal protagoniste.
En effet, il en privilégie la bouffonnerie et, optant pour une mise en scène de "bon faiseur", il présente donc un spectacle de divertissement populaire et familial ressortant au genre de la "matinée classique" avec le jeu appuyé des officiants.
Dans un décor minimaliste de Jacques Gabel, dont un rideau de perles dorées qui préfigure la scène de cabaret propice aux intermèdes dont le dernier qui scelle le dénouement heureux, avec l'intronisation carnavalesque du malade dans l'ordre des médecins, de la folle journée à laquelle est confronté l'hypocondriaque - doublé d'un tyran domestique car détenteur des cordons de la bourse et de l'indiscutable autorité patriarcale - "victime" d'une double instrumentalisation.
A savoir, en premier lieu, celle de la clique médicale (Bruno Ricci et Jean-Marie Frin) composée de cuistres plus soucieux de la rentabilité économique de leur officine que de santé publique qui manipule sa morbidité.
Puis, celle résultant de la fronde familiale menée par la servante (Nora Krief) tant pour démasquer l'hypocrite et intéressée seconde épouse (Catherine Matisse) que le mariage forcé contrariant les amoureux falots (Jeanne Lepers et Barthelemy Meridjen).
Dans le rôle-titre, André Marcon négocie parfaitement sa partition et délivre notamment deux scènes magistrales, celle de la diatribe fraternelle avec Jean-Claude Durand et celle avec la fille cadette investie d'une mission d'espionnage avec la toute jeune Lou Vilgard-Nizard, graine de future (bonne) comédienne si, selon la locution renardienne, les petits cochons ne la mangent pas. |