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Valeska Grisebach  novembre 2017

Réalisé par Valeska Grisebach. Allemagne/Bulgare/Autriche. Drame. 2h01 (Sortie le 22 novembre 2017). Avec Meinhard Neumann, Reinhardt Wetrek, Syuleyman Alilov Letifov, Veneta Frangova, Vyara Borisova, Waldemar, Detlef Schaich et Kevin Bashev.

Voilà enfin un film qui respire un autre air que le cinéma qui sort chaque semaine. Il suffit de voir la tête de son héros principal et de tous ceux qui l'entourent pour comprendre que "Western" de Valeska Grisebach sent le tabac brun, le schnaps, la sueur sous les aisselles, les femmes sans déodorant, les hommes lavés à la va-vite.

Il a fallu que ce soit une femme, allemande de surcroît, pour que réapparaissent, pour la première fois depuis bien longtemps, de vrais "prolos" dans une fiction sur grand écran.

Cousin lointain des "Grandes Gueules" de Robert Enrico, "Western" décrit la vie d'un groupe d'ouvriers allemands qui viennent faire un chantier en Bulgarie. Si l'on était dans un cinéma habituel, tout serait vite en place pour justifier le titre : ouvriers allemands contre paysans ou mafieux bulgares, ouvriers entre eux rivalisant pour une espèce d'hégémonie entre mâles, pour le pouvoir symbolique dans le groupe...

Sans rien effleurer de ce film d'atmosphère, plein d'audace et de surprise, rien ne se passera comme prévu. Et si tout est posé très vite, "Western" de Valeska Grisebach est d'une grande subtilité parce qu'il sait constamment repousser son sujet.

Là où l'on attend de l'affrontement, on ne trouvera que de l'évitement. Là où l'on entrevoyait du spectaculaire ou du catastrophique, surgira, au contraire, du poétique, du sentiment pouvant même se métamorphoser en sentimental, en sensible.

Il faut dire que Valeska Grisebach trompe son monde, peut-être sans le chercher vraiment elle-même : si l'on s'attache à son personnage principal incarné par Meinhard Neumann, on a l'impression que cette "gueule" absolue cache un aventurier sans foi ni loi, un type qui a fait de la prison, commis des crimes...

Et il en rajoute le bougre pour que cela soit cru : il sait jouer du couteau, les mâles "gitans" domptant les chevaux et les femmes, boire trop et en subir les contrecoups...

Alors qu'en fait, à l'image de tous les autres prolos du groupe, il est... un authentique travailleur allemand, vivant ainsi sa condition comme un homme libre, allant de chantier en chantier.

Ces quelques baroudeurs-travailleurs castés par Valeska Grisebah s'avèrent des acteurs incroyables, dignes des Dorkel filmés par Jean-Charles Hue dans "Mange tes morts". Encore une fois, on sent qu'ils sont eux aussi des nomades, jamais fixés, solitaires et marginaux. Pour sa part, Meinhard Neumann porte vraiment le film sur ses épaules. Il est constamment impressionnant dans ce paysage lui aussi peu commun.

Comme l'histoire est assez lâche, on suppose que la réalisatrice est souvent dans l'improvisation, joue sur un canevas qui prend forme en tenant compte des aléas du chantier en gestation.

"Western" de Valeska Grisebach vaut pour son ambiance, son climat. Ce qui s'y joue et s'y filme, c'est la vie paradoxale des derniers "ouvriers libres" à l'ère de la mondialisation. Toujours envoyés en éclaireurs là où la "civilisation" gagne sur la nature, ils en jouïssent une ultime fois avant avant de contribuer à la détruire. Ces cowboys modernes annoncent la mort des derniers indiens, qui anticipe forcément de peu leur propre évanouissement.

On n'oubliera pas la beauté burinée du visage de Meinhard Neumann. On gardera en mémoire toute la sauvagerie contenue dans "Western". On soulignera comment Valeska Grisebach sait la maîtriser, la domestiquer, pour vanter ceux qu'on considère souvent comme les "derniers des hommes", au sens "moins que rien". Avec ce film effronté, elle affirme, au contraire, qu'ils sont peut-être les ultimes porteurs d'humanité.

Cet éclat cinématographique mérite d'être vraiment salué.

 

Philippe Person         
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# 29 novembre 2020 : Culture Globale

Ca y est vous n'avez plus d'excuse pour ne pas vous rendre dans les librairies, disquaires et autres lieux de culture chers à nos coeurs, alors FONCEZ ! si vous avez besoin d'un prétexte : On n'a jamais été aussi proche de Noël !

Du côté de la musique :

"I know that you know" de Eau Rouge
"In town" de Switch Trio
"May our chambers be full" de Emma Ruth Rundle & Thou
"The messenger" de Hélène Grimaud
"Songs" de Patrick Messina & Fabrizio Chiovetta
"Star feminine band" de Star Feminine Band
"Signs" de Vaiteani
"Stay" de Valerie June
"Grand plongeoir" de Yves Marie Bellot
"Selectorama" Le nouveau mix (S2M4) de Listen In Bed
"De là" de Clarys
et toujours :
"Sweet roller" de Al Pride
"After the great storm" et "How beauty holds the hand of sorrow" de Ane Brun
"Bisolaire" de Fredda
"Stillness" de Laetitia Shériff
"Un soir d'été" de Aurore Voilqué Trio
"Warning bell" de Daniel Trakell
"Trip" de Lambchop assortie de la nouvelle émission de Listen in Bed "Lambchop's Trip"
"Glo" de Manuel Bienvenu
"Serpentine prison" de Matt Berninger
"Je ne vous oublierai jamais" de Morgane Imbeaud
"Lockdown care bundle EP" de Nadeah
"Nashville tears" de Rumer

Au théâtre at home :
avec les captations vidéo de :
"Les Géants de la montagne" de Luigi Pirandello
"Très chère Mathilde" de Israel Horovitz
"Une des dernières soirées de carnaval" de Carlo Goldoni
"Un amour de jeunesse" de Ivan Calbérac
"La Vérité" de Florian Zeller
"Ils se sont aimés" de Pierre Palmade et Muriel Robin
"La croisière ça use" de Emmanuelle Hamett
"Cyrano m'était conté" de Sotha
et un air d'opéra avec "Miranda" d'après Shakespeare et Purcell

Expositions :

en virtuel :
"Gabrielle Chanel - Manifeste de mode" au Palais Galliera
"Cristo et Jeanne Claude" au Centre Pompidou
"Jim Dine - A day longer" à la Galerie Templon

"Kiki Smith" à la Monnaie de Paris
"Pierre Soulages" à l'espace culturel départemental Lympia à Nice
"La "Collection Emil Bührle" au Musée Maillol
"Paris Romantique 1815-1848" au Petit Palais
"Léonard de Vinci" au Musée du Louvre
"La vitrine Gallé" au Musée des Arts et Métiers
et les collections du Musée Guggenheim de New York

Cinéma :

at home en steaming gratuit :
"Caché" de Michael Haneke
"Au loin s'en vont les nuages" de Aki Kaurismaki
"Une valse dans les allées" de Thomas Stuber
"La Lune de Jupiter" de Kornel Mundruczo
"L'enfant d'en-haut" de Ursula Meier
"Le beau monde" de Julie Lopes Curval

Lecture avec :

"L'intériorité dans la peinture" de Pierre Soulages & Anne-Camille Charliat
"Coco de Paris" de France de Griessen
"Considérations sur le homard tome 2" de David Foster Wallace
"Intuitions" de Paul Cleave
"Les aveux" de John Wainwright
"Les ratés de l'aventure" de Titayna
"Un été de neige et de cendres" de Guinevere Glasfurd
et toujours :
"Lire les morts" de Jacob Ross
"La mer sans étoiles" de Erin Morgenstern
"Les filles mortes ne sont pas aussi jolies" de Elizabeth Little
"Batailles" de Isabelle Davion & Béatrice Heuser
"De Gaulle et les communistes" de Henri Christian Giraud

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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