Je ne vais pas te mentir, c’est le cœur lourd que je me suis rendu à ce concert. Dans l’après-midi, je reçois un SMS d’un de mes meilleurs amis, SMS laconique : R.I.P. Malcolm (Young pour les ignorants). Un pan supplémentaire de ma jeunesse tumultueuse qui partait dans les limbes.
Je ne vais pas te mentir, c’est aussi le cœur plein d’allégresse que je me suis rendu à ce concert. D’une part parce que j’allais y retrouver un chouette bonhomme (Jil de The Off-Keys dont je t’ai déjà parlé ici) mais aussi parce que j’allais revoir en live un des groupes qui m’a marqué cette année et qui, on peut le dire, est phénoménal sur scène.
En première partie de ce concert, Ratel. Le régional de l’étape qui a eu la lourde charge de chauffer la salle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur rock énergique et bien lourd (dans le bon sens du terme) a fait le job. Un chanteur imposant physiquement et vocalement, un rock puissant.
Seul bémol, à mon goût, un guitariste bien statique, mais néanmoins efficace. Une très belle découverte.
Viennent ensuite Les Sales Majestés, groupe phare de la scène punk française. Et crois-moi, des punks j’en ai vus. Des jeunes, des moins jeunes, des filles, des mecs, des couples et un nombre assez incroyable de crêtes…
Sur scène, Les Sales Majestés sont intransigeants, entre harangue vindicative et musique punk. Pour te dire la vérité, je ne connaissais pas le groupe plus que ça (oui, j’ai un peu honte et je me suis moi-même lancé des pierres !) mais quel bon, très bon concert même.
Dans la fosse ça pogote, le public scande les paroles et le groupe s’éclate. On voit l’équipe technique, le sourire aux lèvres assurer les chœurs. Une très belle découverte pour moi et encore des achats d’album à programmer !
Arrive enfin le moment tant attendu. Noir. Fond sonore. Le public commence à se chauffer et boouuum "Envers et contre tous" qui ouvre le bal et crois-moi que moi qui adore cette chanson, j’ai pris une belle claque.
Ensuite c’est un déchaînement de pogo, de slam, j’ai même vu des gosses de 7, 8 ans slamer sous le regard béat de leur père. Un public comme toujours très attentif et bienveillant dans ce cas là et j’avoue que ça change des gaillards qui se balancent sur toi, c’est que je ne suis plus tout jeune…
Les Tagada Jones enchainent les titres du dernier album, des plus anciens, tout y passe et ça se déchaine dans la fosse. Pas le temps de respirer, Niko et sa bande nous mettent à rude épreuve, mais qu’est-ce que c’est bon !
La dernière fois que Tagada Jones est passé par chez nous, c’était dans un ancien cinéma porno. Un bail pour les fans. Niko s’en souvient et annonce une bonne nouvelle : ils vont revenir bientôt dans une autre salle !
Niko est cash, pas de rappel, pas de perte de temps à aller derrière, s’essuyer et flatter son ego en entendant le public scander leur nom. De l’ego les Tagada Jones n’en ont pas un démesuré. Ils se sont baladés dans le public, se sont pliés sourires aux lèvres aux séances de dédicaces et photo. On voit qu’ils sont heureux d’être là.
Et petite cerise sur le gâteau punk rock, un morceau pas prévu sur la set list, et là tu vois le professionnalisme des techniciens qui gèrent ça de mains de maître. C’est avec ce morceau, "Cargo", que j’avais redécouvert ce groupe.
Enfin, histoire de ne pas oublier, la dédicace à l’un des groupes qui les a incités à jouer avec le medley de titres de Parabellum et un pogo démentiel sur le final de "Cayenne", il faut dire que les Tagada Jones ne semblent pas fatigués.
Je te disais que le groupe est génial avec son public, j’en veux pour preuve cette réaction de Stef, le guitariste qui, à la fin, va vers un gosse qui a passé tout son concert sur le bord de la scène et lui a fait essayer sa guitare.
Voilà, Tagada Jones c’est ça : du rock, de la rage, de la colère, de l’engagement (comme celui de Niko pour une asso qui ouvre le sport à tous) et de l’ouverture d’esprit, des sourires, des rires, des échanges !
Je ne vais pas te mentir, je suis reparti à 1h du mat’ avec un sourire béat aux lèvres, parce que oui, parfois, malgré la peine, la colère je suis aussi une vraie midinette.
Guette bien si les Tagada ne passent pas loin de chez toi et fonce, c’est dément !
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