Comédie de Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Lionnel Astier Raphaëline Goupilleau, Frédéric Bouraly, Julien Kirsche, Esther Moreau et Philippe Maymat.
Philippe (Lionel Astier) et Catherine (Raphaëline Goupilleau) se souviendront longtemps de leur 27ème anniversaire de mariage... et les spectateurs de "Deux Mensonges et une vérité" aussi. Ont-ils eu raison de les fêter en toute intimité, sans leur fille Justine (Esther Moreau) et leurs amis ?
On en doute très vite, car le huis-clos est propice aux confidences, au bilan et aux grandes théories sur la solidité du couple. Bref, au lieu de s'amuser et de reconduire en amoureux leur tacite contrat d'amour, voilà Philippe et Catherine transformés en Erland Josephson et Liv Ullmann en pleines "Scènes de la vie conjugale".
On croyait être dans une comédie bien française et l'on se retrouve dans un film suédois d'Ingmar Bergman posant des questions existentielles sur le couple, l'un soutenant qu'un couple uni arrive à la plénitude, l'autre qu'il reste des secrets, que tout n'est pas déchiffrable chez l'autre, même 27 ans après...
S'ensuit un jeu idiot, à déconseiller à tous les couples unis du monde, qui va faire bien rire les spectateurs heureux de voir Lionel Astier se dépenser sans compter avec un petit côté Bernard Tapie, qui serait subitement devenu un excellent acteur, face à une Raphaëline Goupilleau toujours aussi mutine malicieuse.
En plus, ils sont solidement épaulés par Frédéric Bouraly, en bon copain ahuri, plus ahuri que bon copain d'ailleurs.
La distribution est complétée par Philippe Maymat, dont on avait apprécié l'année dernière l'excellent seul-en-scène "T'es pas né !", et par Esther Moreau et Julien Kirsche, deux jeune comédiens, qui ont la chance de faire leurs gammes dans cette belle machine bien huilée par Jean-Luc Moreau, et excellemment écrite par Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, qui ont tout compris de la mécanique de la comédie populaire à la française.
Evidemment, dans ce jeu de la vérité revisité, on attend avec impatience la résolution de l'énigme, d'autant que la question posée par Catherine à Philippe, fait patauger celui-ci et le mène aux portes de la folie et de la prison. Quand elle survient, on serait, dans un premier temps, tenté de tirer les oreilles aux deux auteurs qui bottent subtilement en touche... avant de relancer le jeu à l'ultime seconde.
Pouvait-il en être autrement ? On concèdera qu'ils ont eu raison pour le meilleur et pour le rire, car c'est une vérité et pas deux mensonges de dire que l'on rit beaucoup tout au long de ces "Deux mensonges et une vérité". |