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Robert Penn Warren  (Editions Monsieur Toussaint Louverture)  octobre 2017

Prix Pulitzer 1947, adapté sur grand et petit écran ainsi qu’à l’opéra, paru sous le titre Les fous du roi, le roman est précédé de sa réputation, mettant la barre assez haut pour le commun des mortels dont je suis membre impoli. Soit. D’autant plus que son auteur reçut trois prix Pulitzer – de son vivant – et qu’il marqua son époque d’une littérature philosophique documentée et profondément intelligente. Soit. Il s’agit à présent de ne pas se planter.

Robert Penn Warren renaît de sa décomposition avancée à la lecture de Tous les hommes du roi. Fresque politique incarnée par un homme de pouvoir et son cercle, le roman laisse à son lecteur le loisir de prêter le visage de son choix à chacun des protagonistes. A commencer par Willie Stark, passé du statut de plouc à celui de gouverneur de Louisiane par une aptitude au bluff parfaitement maîtrisée. Bien mal acquis ne s’amassant pas sans éveiller les soupçons, Jack Burden poursuit le gouverneur de ses assiduités justicières, déterminé à déterrer ce qui se cache derrière le succès de cet homme de tête.

L’histoire se déroule dans les années 30, Jack Burden convoque et provoque tous les hommes gravitant autour du démagogue Willie Stark pour comprendre et cerner le personnage. Bien lui en prend puisque chaque personnage l’enfonce dans une complexité toujours plus perverse, et une ambiguïté toujours plus retorse. De quoi se faire croustiller les méninges pendant un bon paquet de nuits blanches.

Aux premiers abords peu accessibles, les volutes de Robert Penn Warren résistent à la compréhension directe du lecteur. C’est en poursuivant la quête et en tournant les pages avec minutie que l’architecture de l’œuvre se construit dans toute sa splendeur. De la bonne grosse littérature classique, de celle qui souffle un vent de panique dans les estomacs des candidats aux épreuves littéraires.

Des actes plus ou moins honnêtes d’un Francis Underwood aux manipulations de Machiavels avides de pouvoir et d’argent, Tous les hommes du roi transpire de corruption et d’égos narcissiques. Terriblement proche de notre réalité, sans clivage et mêlant le bien et le mal résidant en chaque être, le roman est grandiose dans sa narration autant que dans les philosophies qu’il incarne. Des crimes comme instruments de la vertu, des addictions au pouvoir, des réponses au questions présentes dans le passé, des entrelacs de personnalités et d’histoires multiples, un tableau grandiloquent de péché, de cynisme et de culpabilité.

L’ambition du roman n’est ni plus ni moins une volonté de capter la réalité, sans voile et sans artifice autre que le découpage de la narration entre passé hantant le présent et présent imbibé de passé.

Entre "guide de survie dans un monde de requin" et "comment accéder au pouvoir en cachant ses casseroles dans la lumière", Robert Penn Warren signe un chef-d’œuvre sociologique étayant moults paraboles scandées à tour de bras, de "la fin justifie les moyens" à "soit proche de tes amis, encore plus de tes ennemis". Bien maîtriser le système pour le tenir fermement par les cojones et en faire son bon vouloir.

 
 

Nathalie Bachelerie         
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