Castle Spell
(Stolen Body Records / Only Lovers Records) février 2018
"Quelquefois, pour apaiser ta rage mystérieuse, tu prodigues, sérieuse, la morsure et le baiser." Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)
Alors que les duos guitares / batterie garage punk, pop, psyché n’en finissent plus de pulluler (cela devient un sous-genre à part entière), le groupe Portugais Sunflowers sort un second album (sur le label angevin Only Lovers, Angers l’autre pays du psyché) qui, sans révolutionner grand-chose, aura au moins le mérite de mettre un joyeux bordel noise dans nos enceintes.
Emmené par Carlos Jesus (guitares, basses, synthés, chant) et Carolina Brandão (batterie, synthés, percussions, chant), le duo ne s’embarrasse pas de fioritures et projette sa musique contre le mur du son. Les amateurs de Moon Duo, Oh Sees, The Black Keys, Japandroids, King Gizzard & The Lizard Wizard ou des Québécois de Ponctuation y trouveront forcément leur bonheur.
Le groupe tape, joue dur et fort, si bien qu’il en finit par tordre notre perception musicale, la transformant en des figures fractales et des structures alvéolaires, pour finir en lévitation sur les ondes électriques. Taper dur ? D’accord. Mettre les guitares à rudes épreuves et rajouter une tonne de larsens ? Encore d’accord, mais en n’oubliant pas les mélodies et en s’attaquant à la prévalence de la linéarité des chansons à la texture sonore, comme une matière rêveuse qui nous transporte.
Et soyons franc, Sunflowers s’en tire avec les honneurs, c’est bien écrit, efficace, intense et les effets plutôt pertinents. Écoutez "The Maze (Act 1-2)", "Castle Spell", "Sleepy Sun", "Monomania", "Surfin’ with the Phantom" (avec son petit côté "Misirlou") et vous verrez ! Un vrai régal ! Au-dessus du lot ? Oui !
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.