Un violoniste, un accordéoniste, deux frères, deux excellents musiciens, deux voix mais une seule voie : celle de la musique.
Naturellement, nous savions très bien qu’accordéon et violon se marient à merveille et encore une fois ici l’accord est majeur. Leur musique possède une âme, une humanité. C’est ce supplément d’âme, une expression pleine d’un certain lyrisme, une intensité qui sert de fil conducteur à ce très beau disque, traversant les époques (du baroque à la musique d’aujourd’hui) et les pays (de l’Italie, à la Russie en passant par l’Argentine).
Le duo se permet avec délice tous les mélanges, rapproche Tomaso Vitali et sa superbe "Chaconne en sol mineur" (dans l’arrangement de Léopold Charlier) de Sergueï Voïtenko ("Révélation") ou Anton Chalaïev ("Hiver"), Astor Piazzolla ("Violentango", "Ave Maria", "Meditango") à Victor Vlasov ("Goulag pour accordéon solo"), mais toujours avec une véritable conscience, une véritable cohérence musicale.
Les différences, la variété des esthétiques s’estompent ne reste alors plus que la musique. Il y a quelque chose de poignant, d'ardent, des émotions à fleur de peau qui traversent tout ce disque, que cela soit dans la lumière de la musique de Vitali, dans la sombre profondeur de la pièce de Vlasov, dans le néo-classicisme d’Astor Piazzolla, de Victor Vlasov, de Vladislav Zolotarev ou d’Anton Chalaïev.
L’accordéon de Dimitri Bouclier sonne de manière orchestrale. Il tire de son instrument un bel éventail de timbres et de dynamiques sur lequel s’exprime toute la sensibilité, la maestria de son frère. Un violoniste, un accordéoniste, deux frères, deux excellents musiciens, deux voix mais une seule voie : celle de la musique, pour un très beau disque !
# 15 mai 2022 : En mai cultive toi comme il te plaît
Après une belle soirée en compagnie de KATEL vendredi, le replay est ici, c'est reparti pour une semaine d'actualité culturelle vue par nos chroniqueurs en attendant la déjà 48eme Mare aux Grenouilles en direct samedi !