"I got rhythm, I got music, I got my man, Who could ask for anything more, I've got daisies in green pastures, I've got my man, Who could ask for anything more"
Bien sûr, le titre est une référence à la chanson composée par George Gershwin et quelque part à sa grille harmonique. Dans ce disque, David Lively remonte le temps, de Scott Joplin (1868-1917) à William Bolcom (1938) en passant par Louis Moreau Gottschalk (1829-1869), Samuel Barber (1910-1981), George Gershwin (1898-1937), Charles Ives (1874-1954), Aaron Copland (1900-1990), William Albright (1944-1998), Elliot Carter (1908-2012). Il traverse un répertoire qui s’inscrit dans cette tradition très Américaine (à l’opposé d’une conception Européenne peut-être plus intellectuelle ou plus conceptuelle) qui envisage la musique de piano comme une expérience familière (et familiale) et partagée. Une musique mélodique et populaire dont Philip Glass serait l’actuel représentant.
Il y a quelque chose de fondamentalement vivant, mélodique, de rythmique et donc de dynamique dans ce disque comme un panorama idéal pour découvrir ce répertoire musical. La musique bouillonne sous les doigts du pianiste franco-américain à la maîtrise technique absolument impeccable. Le Steinway, choix naturel (mais comment aurait-il pu en être autrement ?) sonne avec éclat et brillance. C’est un feu d’artifice de couleurs, de timbres, de rythmes qui explose aussi bien dans les pièces légères : le "Maple Leaf Rag" de Scott Joplin, les pièces de Louis Moreau Gottschalk, les extraits du Songbook de Gershwin que dans celles plus aventureuses, audacieuses comme les superbes "Two Thoughts About the piano" d’Elliot Carter, les pièces de Samuel Barber, de William Albright ou "The Serpent’s Kiss" de William Bolcom, morceau rappelant d’une certaine façon Darius Milhaud (auquel il a pris des cours de composition) et Scott Joplin, comme une façon de boucler la boucle.
Il faut se replonger dans les mouvements du Songbook de Gershwin écrit entre 1919 et 1930, comportant des arrangements pour piano de plusieurs de ses chansons et mélangeant les styles jazz, ragtime et parfois les romantiques européens. Des ponts entre continent Américain et Européen qui sont également au centre des préoccupations, des compositions d’Aaron Copland ou de William Bolcom. De son côté, Samuel Barber suggère ici des paysages Américains. Des influences que l’on retrouve également dans le Hoedown (danse paysanne des Appalaches) dont William Albright mélange avec un rythme d’habanera le tout avec un esprit mystérieux (mais si habituel du compositeur). Disque indispensable donc si l’on souhaite comprendre et se plonger dans une partie importante de la musique nord-Américaine.
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