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Théâtre de la Colline  (Paris)  mars 2018

Comédie dramatique de Christine Angot, mise en scène de Richard Brunel, avec Emmanuelle Bercot, Valérie de Dietrich, Noémie Develay-Ressiguier (en alternance Julie Pilod), Jean-Pierre Malo et Djibril Pavadé.

Dans la précédente adaptation théâtrale d'une de ses œuvres, "Un amour impossible" mis en scène par Célie Pauthe, Christine Angot s'était glissée dans la peau de Marguerite Duras pour raconter un événement dramatique, clé de son existence et de sa relation à sa mère. La présence de Bulle Ogier dans le rôle de celle-ci renforçait l'évidente parenté avec le théâtre durasien.

Cette fois-ci, "Dîner en ville", œuvre plus futile comme son titre l'indique, lorgne davantage du côté de Yasmina Reza que de celui de la dame au col roulé. Organisé par un amateur d'art, ce dîner parisien a quelque chose de mécanique qui rappelle aussitôt "Art" avec en plus une querelle finale pour un "bonjour" délibérément non prononcé par Cécile (Emmanuelle Bercot) en direction de Marie (Valérie de Dietrich) qui ressemble à la polémique ridicule de "Carnage".

Se voulant un énième tir aux pigeons contre la bourgeoisie intellectuelle, qu'on n'osera plus qualifier de "gauche", mais désormais de "Macron compatible", "Dîner en ville" est l'archétype du théâtre dit "bobo".

Ceux qui aiment les saillies vachardes trouveront, en exagérant un peu la force de son impact, une charge au vitriol contre les comédiens, les défenseurs de l'art moderne, les directeurs d'institutions culturelles en banlieue, les grands pontes de l'hôpital public et autres bien-pensants quand ils sont confrontés à une altérité, dont ils se réclament mais dont ils ignorent tout, en l’occurrence Stéphane (Djibril Pavadé), le petit ami antillais de Cécile, la comédienne alter ego de la romancière Angot.

Car, en quelques phrases, les masques tombent et les préjugés racistes refont surface chez ses pourfendeurs des idées nationales.

D'emblée, on est saisi par la scène liminaire, où, à l'avant de la scène avant que le rideau s'ouvre sur le décor, Cécile est interrogée par Florence (Noémie Develay-Ressiguier ou Julie Pilod) : la scène sonne faux, et les propos totalement insignifiants laissent à penser que Christine Angot n'a pas assez soigné le contenu des dialogues de ses personnages.

Elle qui fréquente les plateaux-télés, rend une copie théâtrale assez comparable à celles fournies tous les ans par ses collègues Baffie et Ruquier, croyant qu'il suffit d'aligner les formules comico-cyniques pour réussir sa satire.

Inspiré de son idylle avec un célèbre rappeur mou, dont les positions politiques imprudentes ont perturbé depuis la carrière, "Dîner en ville", on l'a dit, joue beaucoup sur l'irruption de cet Antillais dans un milieu qui se voit au bout du compte plus progressiste qu'il n'est sur la question raciale.

A la différence du compagnon de Christine Angot, Stéphane est un personnage beaucoup plus combattif et ses réactions à fleur de pot rendent encore plus confus les débats au point qu'on ne sait plus vraiment où se situe la pensée de celle qui tire les ficelles.

Pareillement, Régis, l'hôte de la fête, est un démiurge dandy et décadent qui n'est pas sans rappeler le protagoniste d'une célèbre affaire d'État dans laquelle on l'accusait d'abus de faiblesse sur la femme la plus riche de France. Hasard des circonstances, le dit personnage était là au premier rang lors de la représentation qu'on relate dans ses lignes et est parti d'un rire sonore et solitaire quand il s'est reconnu en Jean-Pierre Malo.

Comme la salle n'était pas dans un noir total, puisque de temps à autre un des participants à la fête se permettait d'apostropher le public, tous les spectateurs tournèrent vers le célèbre photographe mondain et se mirent à rire de son rire peu discret.

Evidemment, ce gag imprévu - hélas le meilleur de la pièce - ne doit pas se renouveler à chaque représentation, ce qui est dommage puisqu'il donnait de la vie à un texte en manquant cruellement, malgré les efforts très méritoires des comédiens pour essayer de lui ajouter chacun un petit grain de folie.

Pourtant, à l'instar d'"On n'est pas couché" ou des émissions de Thierry Ardisson, Christine Angot peut compter sur l'adhésion d'un grand nombre de spectateurs, heureux "d'en être" par procuration.

Pouvant avoir l'ilusion,grâce à elle, d'appartenir un instant à ce petit monde d'"happy few" médiatiques, ils se moquent bien des hurlements (réels!) de certains critiques voulant leur signifier que le théâtre est absent de ce "Dîner en ville". Pour eux, il s'agit d'un spectacle connivent et sans langue de bois qui fait passer une bonne soirée au quidam respectable qui paie sa place.

 

Philippe Person         
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