Seul en scène écrit et interprété par Khadija El Mahdi. Une jolie jeune femme appose sur son visage un masque creusé dans du bois de tilleul, celui d'une vieille femme aux joues balafrées par le temps, création du talentueux et inspiré facteur de masques Etienne Champion, et revêt très soigneusement les oripeaux d'une Native des temps anciens.
La métamorphose s'accomplit à vue : Khadija El Mahdi devient Mama Khan, conteuse-griot immémoriale, qui va relater, à l'attention d'une petite fille introvertie qui a peur du monde, les légendes qui fondent la cosmogonie du peuple sioux du temps où leur terre n'était pas encore devenue le Nouveau monde.
Et la magie opère immédiatement, comme par métempsycose, grâce à l'incarnation de la comédienne également l'auteure de cette partition qui résulte de son voyage dans la réserve amérindienne de Pine Ridge.
Celle-ci se décline en six contes qui, de la création du monde par le grand-père ancêtre avec le Continent-Tortue au voyage initiatique de l'enfant en passant par les rites sacrés apportés par la Femme-bison, transporte le spectateur dans l'univers animiste des peuples premiers qui marquent le début de l'histoire de l'Humanité.
Khadija El Mahdi se veut "passeuse d'un patrimoine ancestral et universel lié à la nature" autour d'une mémoire commune et "Mama Khan - Le Chant de la Terre Lakota" constitue le premier opus d'un projet au long cours en treize déclinaisons, les "Treize chemins de la grand-mère Terre", qui ramènent vers le berceau du monde caractérisé, quelle que soit l'ancienneté de la civilisation et la latitude, par un socle commun de mythes et de croyances. Dans sa note d'intention originelle, elle indique que ce projet marche devant elle et qu'elle pressent que la route sera belle. L'esprit de générosité et de partage qui l'anime rend belle la route qu'elle propose au spectateur.
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