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Centaur Desire  (Born Bad Records)  mars 2018

Qui a dit qu’en France, on ne parvenait pas à faire du rock ? Bon, c’est vrai. Les groupes rock français qui chantent en français sont rares, et rarement très bons (je n’ai pas dit jamais). Par contre, dès qu’il s’agit d’envoyer du lourd dans la langue de Mr Bean, les bons groupes sont tout de même bien plus nombreux.

J.C. Satàn, tête d’affiche bordelaise, nous revient avec un cinquième disque fracassant. Cet opus se prend à développer un son de groupe déjà pourtant bien dense. Mais si la production est travaillée avec plus de soins encore que sur leur précédent album, ils n’en deviennent pas pour autant un groupe lisse à tubes mal digérés. Au contraire, leur musique a gagné en épaisseur.

Tout d’abord, l’arrivée d’un batteur à la place des machines donne une allure plus chaleureuse à cette musique. Dès le début du disque, le ton est donné avec des fûts maltraités à vive allure, et un riff à l’efficacité redoutable, fait de concision et de mordant. Le groupe déroule alors un rock nerveux où se croisent de multiples influences. La batterie, puis le piano ouvrent l’album, comme pour annoncer les couleurs. On a mis du contraste et de la chaleur dans la maison, ce qui n’est pas pour autant synonyme de facilité.

Tendu, nerveux et colossal. Voilà à quoi ressemble le son de J.C. Satàn en 2018. Rock roboratif aux accointances psychédéliques, les mélodies sont néanmoins accrocheuses, dès le répétitif "I Won’t come back" articulé en deux actes, avec sa mélodie entêtante et pénétrante. Les voix semblent moins portées sur le brutal, l’incisif. Il ne s’agit pas de conter des bluettes, mais bien de rendre le discours intelligible, avec un sens mélodique qui louvoie au travers d’influences variées allant des années 60 à nos jours avec des influences reconnaissables sans être claquées.

La chanson titre dégaine un riff imparable qui lui aussi vous traverse et ne se décolle plus. Le duo vocal fonctionne à merveille, ne perchant pas les harmonies en haut des vertiges techniques, mais bien à l’unisson d’une forme de brutalité naturelle. Les effets qui leur sont ajoutés, ne le sont que pour rentrer dans le lard de l’auditeur, à plusieurs reprises malmenés.

Pourtant, J.C. Satàn est suffisamment roublard pour ne pas se laisser aller à la facilité d’une musique rouleau compresseur, instaurant ici ou là des breaks inattendus, aux arrangements tout aussi surprenants (cette guitare folk qui déboule de nulle part pour repartir aussitôt). Le traitement des guitares s’avère aussi ici une pièce maîtresse de l’œuvre. "Erika" vous convie au pays du psyché, allant même jusqu’à évoquer Syd Barrett par touches kaléidoscopiques, avant que le solo de guitare ne vous perce la cuirasse, vous posant alors la question : Est-ce que Black et Santiago (voire Deal sur certaines parties vocales) ont pris les manettes de la production ?

L’assaut est permanent, les riffs lourds alternent avec les ambiances plus explicitement psychédéliques. J.C. Satàn possède cette fine faculté de brasser ces influences dans des arrangements beaucoup plus subtils qu’il n’y paraît. Une simple écoute ne peut suffire pour en percevoir les contours, à l’instar de cette rythmique presque folk qui amène à la "Communion". Le disque s’enfonce peu à peu dans le tumultueux, dans une terre sauvage mais marécageuse, où les ombres dansent, et vous enlacent. Les ambiances oppressantes se multiplient et la musique du groupe ne lâche rien. Certes, il existe des appels d’air furtifs, comme ce break aux allures de valse sur "The road", mais bien vite la course reprend jusqu’à perdre haleine.

Qu’il est bon alors de constater que la scène française ne se porte pas plus mal qu’il y a dix ans et que, si rien ne bouge en surface, sous la glace de l’iceberg que représente la pop-rock, la chaleur de l’enfer rougeoie encore et vous colle le feu aux trousses avec classe et ingéniosité.

 

En savoir plus :
Le site officiel de J.C. Satàn
Le Bandcamp de J.C. Satàn
Le Soundcloud de J.C. Satàn
Le Facebook de J.C. Satàn


Jack Line         
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