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Interview  (Ground Zero, Paris)  mardi 13 mars 2018

C'est chez le disquaire Ground Zero, que Vincent Jouffroy – alias I Am Stramgram – nous reçoit au lendemain de son concert parisien à La Boule Noire. Après plusieurs années au sein du groupe My Ant, le bordelais prend désormais son envol en solo avec un premier album baptisé Tentacles. L'occasion pour le lauréat du Ricard Live 2016 de faire avec nous un petit point d?étape sur ces deux dernières années passées sur les routes...

Dans quel état d’esprit es-tu au moment de la sortie de ce premier album Tentacles ?

Vincent Jouffroy : Une fois sorti du dispositif Ricard Live qui a apporté beaucoup à I Am Stramgram, j’ai voulu prendre le temps de préparer cet album. C'est d’ailleurs un peu un luxe de prendre son temps aujourd’hui et de ne pas tout faire dans le speed.

Moi je me sens un peu bombardé d'infos en permanence, alors je tenais à être vraiment en adéquation avec ce disque. Avec les réseaux sociaux, c'est presque devenu une obligation de produire encore et encore… Comme le public est sollicité en permanence par de nouvelles formations, il faut toujours se rappeler à lui. C'est un boulot de longue haleine que de faire exister sa petite voix sur le long terme. Il y a forcément la question de l'intégrité qui se pose en tant qu’artiste. J’ai tenté de ne pas répondre aux sirènes de l'urgence permanente qui exigent de sortir tout le temps quelque chose.

Comment fais-tu pour rester toi-même alors ?

Vincent Jouffroy : En continuant à fonctionner à l'envie ! Par exemple, le décor qu'on voit sur scène en ce moment, c'est moi qui l'ait conçu. J'ai passé plusieurs jours à trouver de gros LEGO®, à les repeindre et c'est ma compagne qui a fait la petite maison en carton. Avant, on avait un TV sur scène et techniquement c’était un peu compliqué, ça ne marchait pas tout le long du set. Alors, j’ai cherché quelque chose de nouveau pour cette date – motivé par l’envie d’amener toujours le projet vers de nouvelles directions y compris scéniques.

Comment tu appréhendais cette date parisienne de sortie d’album ?

Vincent Jouffroy : C'était un peu stressant mais aussi excitant ! Est-ce que les gens intéressés par notre musique il y a un an allait répondre présents ? Et puis, cette nouvelle formule scénique, on l’a testé pour la première fois sur cette date. Dans ce cas-là, on essaie de mettre toutes les chances de son côté, mais il y a toujours une part d'imprévu ou de paramètres qu'on ne maîtrise pas. Après, j'ai beaucoup joué dans les bars et j'ai voulu amener cette dimension "allez, on s'en bat les couilles" (sic) - quitte à faire des blagounettes pas très fines entre les morceaux, car après tout ce n'est "que" de la musique, il n’y a pas matière à se prendre trop au sérieux !

Qui sont les gens qui ont fait grandir le projet I Am Stramgram ?

Vincent Jouffroy : Il y en a beaucoup ! I Am Stramgram est un projet solo mais pas solitaire. Il a impliqué beaucoup de monde pour tourner des clips, enregistrer, trouver des dates ou promouvoir la musique. Je me sens redevable envers ces gens qui s'impliquent et qui m'aident à faire vivre mes petites chansons d'amour. Toute la période avec les équipes de Ricard Live a été déterminante, notamment pour roder le set et le faire vivre dans des grandes salles pleines. Mais si je devais vraiment citer ceux qui m'ont donné envie de faire de la musique, ce sont tous les groupes indés que j'écoutais à l'adolescence comme Calc. Ils m'ont montré qu'on pouvait arriver à faire un disque avec peu de moyens.

On a du mal à mettre une étiquette sur ta musique, avantage ou inconvénient selon toi ?

Vincent Jouffroy : Citer des influences pour savoir à quoi ou qui te rattacher, c’est un peu un passage obligé. Si je devais m'affilier à une famille musicale, ce serait celle de la pop. J’ai baptisé ma musique "pop-lunatique" pour montrer que les morceaux sont variés et qu’ils changent d'ambiance. J'assume d'avoir des morceaux très folk et très lyriques et d'autres plus denses. Je tente de restituer dans mes morceaux tout ce qui m’influence : que ce soit des observations à la terrasse d’un café ou un livre dont j’ai envie de prolonger l’atmosphère.

Parfois tu écris en anglais, parfois français au sein d’un même morceau : c’est parce que tu n'arrives pas à choisir entre les deux langues ?

Vincent Jouffroy : L'anglais me vient plus facilement : il y a quelque chose d'automatique qui va bien avec ce genre de musique. Et puis j’aime cette langue : ses images sont cool et malléables à la fois. Lorsque j’étais étudiant, j’ai passé une année de master en Australie puis j’ai été assistant de français en Angleterre. C'était important pour moi d'affiner ma maîtrise de l’anglais pour pouvoir écrire dans cette langue sans faire de fautes. 

Le français, lui, vient petit à petit. Je ne sais pas pourquoi. Dans certains morceaux du disque, les phrases me viennent naturellement en français comme des petites conclusions. Peut-être suis-je un peu influencé par le rap français que j'écoute en ce moment. Je trouve ces textes très beaux et j'aimerai bien écrire comme ça pour du rock... même si je pense que ça ne marcherait pas du tout ! Je n'ai pas encore trouvé comment retranscrire les choses de cette façon-là.

Quels sont les sujets qui t'inspirent ?

Vincent Jouffroy : A l'image des morceaux de Tentacles, les thèmes qui m'inspirent sont très variés et vastes. J'aime gratter des images ou des souvenirs de l’enfance et essayer de les mettre en musique. Il y a aussi des hommages à des bouquins ou des photos. Le morceau "Serra's snake" lui, m'a été inspiré par une sculpture vue au musée de Gughenheim de Bilbao. J'ai eu envie de mettre en musique les sensations ressenties... Curieusement, ce n’est pas la musique qui m'inspire le plus !

Quel regard portes-tu sur la musique d'aujourd'hui ?

Vincent Jouffroy : La musique peut être malmenée. On confond souvent performance et chanson quand on mesure la réussite à des millions de vue sur une vidéo. Sufjan Stevens m'inspire vachement - et notamment son album Carrie & Lowell, car il montre qu'il faut avant tout écouter des chansons, que c'est cela qui a du sens : se poser, écouter le disque, lire les paroles et que cela se suffit à soi-même.

On perd un peu les chansons dans cette course perpétuelle au "truc-de-ouf" !

Est-ce que pour toi être un artiste, c'est être utile ?

Vincent Jouffroy : Pas du tout ! Et ce n'est pas de la fausse-modestie. Sans rentrer dans un débat de société, il y a quand même un gros écart entre ceux qui changent le monde et sauvent des vies, et écrire des chansons dans sa chambre. Il y a des artistes majeurs, c'est vrai. Qui ont eu un impact incroyable... Mais moi, je fais cela finalement de manière assez égoïste, parce que c'est quelque chose que j'aime bien faire et que je sais à peu près faire. D’ailleurs, je ferai la même chanson si je devais la jouer tout seul dans ma chambre. Oui, la musique est sans doute un art mineur - pour faire référence à Gainsbourg. Elle est fondamentale, mais elle ne changera pas le monde !

Retrouvez I Am Stramgram
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

I Am Stramgram parmi une sélection de singles (janvier 2016 )
La chronique de l'album Tentacles de I Am Stramgram

En savoir plus :
Le site officiel de I Am Stramgram
Le Bandcamp de I Am Stramgram
Le Soundcloud de I Am Stramgram
Le Facebook de I Am Stramgram

Crédits photos : Arnaud Kehon (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Isabelle Fontan         
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