Les mauvaises langues vont dire que nous aimons ce disque à cause de l’hommage de Vanessa Philippe pour Froggy’s Delight sur la pochette de son disque. Non, plus sérieusement, nous avons tout simplement été touchés par les qualités d’écriture, par les arrangements et par la fragilité de cette voix aérienne.
Il faut dire que sous couvert d’une certaine vulnérabilité, sans rajouts superflus, avec cet air de ne pas y toucher, le quatrième disque (La dérive en 2008, La fille sans qualités en 2011, My Man avec Naïm Amor (Calexico) en 2015) mérite que l’on gratte un peu la surface (une fausse simplicité ou naïveté) pour y découvrir de très belles choses.
Comme plein de petits univers oniriques un peu décalés aux textes poétiques où on aimera se lover. Vous dire que le mixage a été réalisé par Jim Waters (réalisateur artistique ayant produit Jon Spencer Blues Explosion, Lenguas Largas, The Married Monk, The Little Rabbits) dont le son est indissociable de la scène de Tucson devrait peut-être vous faire imaginer un peu plus le son, les atmosphères qui se dégagent de disque, quelque chose d’âpre, de grands espaces, une simplicité sous la sophistication.
Et quand elle marie la chaleur de l’Arizona avec une pop à la française (rappelant parfois Émilie Simon, Françoiz Breut ou Emily Loizeau), cela donne des titres comme "Loin de toi", "Barbe Bleue", "Tout près du large", "Aujourd’hui", "Girls"... et puis pourquoi égrainer les titres alors que tout ce disque mérite l’écoute. Et puis au fur et à mesure des écoutes, le disque devient limpide et clair, les titres s’illuminent. Une certaine idée de la délicatesse...
C'est reparti pour une sélection culturelle hebdomadaire très riche et variée avec plein de musique, de livres, d'expos, de cinéma et de théâtre pour chasser la morosité ambiante. En route pour le sommaire.