Extraits de la correspondance de Guillaume Apollinaire et Louise de Coligny-Châtillon dits par Moanna Férré dans une mise en scène de Christian Pageault.
En 1914, Guillaume Apollinaire est amoureux de Louise de Coligny-Châtillon - dite Lou mais face à ses refus, il s'engage dans l'armée française. Il sera envoyé au front où cet amour ne survivra pas. Mais survivront, elles, ses lettres enflammées et inaltérables pour sa muse Lou.
De Nîmes où il est en garnison puis sur le front de Champagne à Nice où Lou réside, ils échangeront des centaines de lettres mais c'est surtout lui qui en écrira d'innombrables, jour après jour et gravera dans la légende cet amour par la beauté de ses lignes.
Dans ces pages, les souvenirs de caserne et les descriptions de la vie quotidienne y alternent avec les déclarations enflammées et sensuelles. Guillaume Apollinaire laisse divaguer son imagination pour sublimer la dureté des tranchées en un monde poétique.
Moana Ferré, sur un long banc, fait vivre cette correspondance unique. Et la comédienne apparaît telle qu'Apollinaire décrit Lou : à la fois mutine et langoureuse. Déroulant la chronologie de cet amour contrarié, Moana Ferré évolue en même temps que ce personnage central, Lou l'insaisissable.
Toute la scénographie d'Isabelle Jobard, quant à elle, se base sur le papier. Les mots se tracent sur les feuilles qui tombent au sol ou bien se froissent ; ils s'y peignent et éclaboussent comme blessés par la guerre et la souffrance de l'absence. Les projections complètent le travail plastique réalisé en direct.
Dans ce spectacle fort bien orchestré par Christian Pageault, se dessine la poésie passionnée d'Apollinaire, son amour lumineux exacerbé par la guerre et cette singulière et libre héroïne immortalisée par ces flamboyantes lettres aussi envoûtées qu'envoûtantes. |