37 ans ! Un premier roman, des critiques dithyrambiques un peu partout, un coup de foudre partagé par le monde de l’édition à l’international et plus de 20 pays déjà conquis avant même sa parution en France. Julien Sandrel débarque, édité par Calmann-Lévy avec son premier roman La chambre des merveilles.

La chambre des merveilles est l’histoire de deux êtres, une mère et son fils, Louis et Thelma. Une mère trop prise par son travail et un enfant de douze ans qui aimerait que l’on s’occupe davantage de lui. Un matin, Louis a l’intention de confier à sa mère qu’il est amoureux pour la première fois de sa vie. Voyant que sa mère est plus préoccupée par son travail, il se ravise et décide de sortir, un peu fâché, faire du skate. Il traverse la rue à fond, un camion arrive brutalement, le percute de plein fouet. Le drame…

Pronostic sombre. Sans amélioration dans le mois, il faudra se résoudre à débrancher le respirateur de Louis. Thelma est désespérée, s’en veut de l’avoir délaissé, de l’avoir laissé partir faire du skate. Un soir en rentrant chez elle, elle trouve un carnet sous le matelas de son fils. Louis y a noté une liste "de merveilles", des choses qu’il aimerait accomplir au cours de sa vie.

Thelma va alors prendre la décision d’accomplir à sa place toutes les merveilles notées sur le carnet. Et si Louis entend ses aventures, il verra alors combien la vie est belle. Et au final, peut-être, espère-t-elle, cela le fera revenir. Sinon, si Louis doit mourir dans quatre semaines, à travers elle, il aura vécu la vie dont il rêvait.

Alors qu’on pourrait penser en lisant ce résumé de l’histoire que l’on se dirige vers un bon vieux roman à l’eau de roses, la lecture de ce livre en est bien loin. C’est un superbe livre, bien écrit, agréable à lire qui a le mérite de nous faire passer par plein de sentiments. C’est évidemment parfois triste, l’histoire y est pour beaucoup, c’est souvent émouvant mais aussi parfois très drôle. Le livre est construit simplement avec Thelma comme narratrice principale pour la plupart des chapitres et Louis qui, dans quelques chapitres, exprime son point de vue, prisonnier de son corps blessé, incapable de faire quoi que ce soit à part entendre ce qui se passe autour de lui. Ces chapitres, évidemment donnent une dimension bouleversante au récit.

Cette maman est extrêmement touchante car elle est parfaitement réaliste. Trop prise par son travail, elle va tout lâcher pour son fils, et nous lecteur, nous l’accompagnons dans son combat pour faire vivre son fils. En réalisant les "merveilles" de son fils, elle va se redécouvrir elle-même, changer ses priorités et se remettre complètement en questions.

Ce livre est une véritable ode à l’amour, celui d’une mère pour son enfant et surtout une véritable ode à la vie (avec une fin réaliste qui n’est pas faite pour faire pleurer dans les chaumières).

Cette chambre des merveilles porte donc parfaitement son nom. Julien Sandrel nous livre au final un roman bouleversant qu’on lit avec un immense plaisir, ponctué, à la fin du livre par un sourire aux lèvres.