Eimear McBride est une jeune auteure d’origine irlandaise qui publie son deuxième roman, Les saltimbanques ordinaires, actuellement en lice pour le prestigieux Dublin Literary Award. Après le succès rencontré avec son précédent ouvrage, Une fille est une chose à demi, déjà publié chez Buchet-Chastel, ce nouvel ouvrage vient confirmer tout le talent que la presse disait d’elle.

On suit Eily, jeune fille de dix-huit ans, pendant trois trimestres, lorsque celle-ci décide de quitter son Irlande natale pour venir suivre des cours d’Art dramatique à Londres. Très rapidement, elle va se retrouver fascinée par la capitale anglaise, dont elle tombera littéralement amoureuse. Elle rencontrera aussi Stephen, de vingt ans son aîné, comédien, dont elle va aussi tomber amoureuse.

C’est cette histoire que nous raconte Eimear McBride, une histoire d’initiation à l’amour dans laquelle Eily va perdre son innocence. On la suit découvrir la passion et ses écueils en même temps qu’elle découvre le Londres des années 90, entre créativité et cosmopolitisme. Cette ville de Londres agit comme un aimant sur elle, lui permettant de s’émanciper des lourdeurs de la société irlandaise.

Ce qui frappe le lecteur dans ce livre, c’est la grande qualité littéraire d’Eimear McBride qui n’a pas son pareil pour décrire les sentiments, les histoires d’amour et la sexualité. Son écriture bouleversante et sensuelle se marie parfaitement pour nous dépeindre le parcours amoureux de ces deux écorchés vifs dans un Londres superbement décrit. Londres est une superbe ville, très souvent décrite dans de nombreux livres. J’ai beaucoup aimé il y a quelques temps le livre Ecoute la ville tomber de Kate Tempest qui avait aussi comme toile de fond cette superbe ville. Eimear McBride, dans son dernier livre en fait une ode sensible, démontrant que Londres est la capitale de tous les possibles.

A cela s’ajoute une intrigue posée sur une trame dramatique qui fait que l’on lit ce livre avec passion, dévorant à chaque page, la prose délicate distillée par l’auteur. Certes, son style clivant pourra déranger certains lecteurs peu habitués à cette écriture spontanée quand d’autres rentreront dedans sans aucun problème, ce qui fut mon cas. J’ai pris un grand plaisir aux côtés de ce livre et c’est bien là l’essentiel. Et j’ai découvert une auteure que je ne connaissais pas.