K!, c’est Karina Duhamel. On la connaît de longue date chez Froggy’s Delight grâce au Fantastik Show de K!, un audacieux spectacle où, seule en scène, elle mêlait musique, chant et cabaret. Cette année, K! revient pour nous présenter La femme en boîte, son tout premier album. Un disque engagé, profond et énergique. Rencontre avec une femme de tête mais avant tout de cœur, au parcours surprenant…
Raconte-nous en quelques mots d’où tu viens et ce qui t’a amené à sortir ce premier disque après de longues années passées dans le milieu du spectacle vivant…
Karina Duhamel : J’ai toujours évolué dans deux mondes quasi-parallèles : il y avait le milieu du bal d’un côté. J’y ai appris à chanter pendant dix ans. Et puis, de l’autre, pas mal de groupes de rock où on ne jouait que des reprises dans des caves mais un peu partout en Europe. Ce sont deux écoles très formatrices ! Et puis, je me suis lancée et je suis montée à Paris pour créer mon propre projet Le Fantastik Show de K!. Il a pris pas mal de formes - solo, puis en duo, puis de nouveau solo. Et enfin, l’album a fini par arriver… au bout de 7 ans !
Ton projet solo était davantage à la frontière de la création théâtrale ou du spectacle. Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire quelque chose de différent aujourd’hui ?
Karina Duhamel : Ces sont des histoires de rencontres, avant toute chose. Quand tu rencontres Samuel Cajal ou Matthieu Lesénéchal (ndlr : guitares et claviers), ça te donne envie de travailler avec eux ! L’expérience solo m’avait donné suffisamment d’appuis pour avoir de nouveau envie de partager la scène avec d’autres.
Une autre rencontre est importante pour moi. Il y a 3 ans, je découvre Barbara Weldens lors d’un tremplin dans le sud. Je la vois sur scène entourée de ses musiciens et j’ai un coup de cœur. Je me dis : "ah oui, en fait, moi aussi je vais être accompagnée et ça va être super".
Et enfin, je voulais me libérer de tous les claviers qui formaient une tour de Babel protectrice autour de moi sur scène. Je crois que je me cachais derrière ces machines. Je commençais à avoir un peu plus confiance en moi et que je me sentais capable d’assumer d’être en "front".
En termes de direction artistique, cet album La femme en boîte te fait prendre un virage plus électro-rock. Comment l’expliques-tu ?
Karina Duhamel : Je n’ai pas vraiment décidé de passer à un style plus électro-rock. La version scénique de mes chansons est devenue bien plus organique avec l’arrivée de Samuel à la guitare. Le fait d’être un trio a chassé mes influences "cabaret". C’est peut-être aussi dû au fait que l’énergie que je mettais autrefois à jouer des instruments se retrouve désormais uniquement canalisée dans mon chant. Cela doit faire ressortir mon côté rock !
Quels sont les thèmes qui inspirent ton écriture ? Beaucoup de titres, comme "Entre mes jambes", "L’Adultère" ou "C’que j’étais belle" parlent de la Femme et de la condition féminine, un sujet complètement dans l’air du temps…
Karina Duhamel : C’est la condition humaine dans son ensemble, qui me tient à cœur. Dans ce premier album, elle est perçue par un regard de femme et au travers de portraits de femmes. J’ai conscience qu’il reste un sacré bout de chemin à faire et qu’il demeure bon nombre d’inégalités. J’ai envie de vomir sur tous les petits Weinstein. Mais je ne me considère pas comme féministe. Je crois beaucoup à l’éducation des futures générations et j’aimerai avoir espoir dans le "Ensemble". L’Homme, dans le sens "être humain", est quand même une sacrée vilaine "bêbête". Alors, on pourra longtemps écrire des chansons et en dénoncer les violences, les abus et les aberrations, tant le sujet est inépuisable !
K ! sera en concert le 15 juin à O’Gib (Montreuil).
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