Pantomime circassienne conçue par The Rat Pack Company, avec Vincent Maggioni (en alternance Valia Beauvieux), Andrea Catozzi, Clara Huet, Ann-Katrin Jornot, Xavier Lavabre et Guillaume Juncar dans une mise en scène de Régis Truchy. La première, et réussie, création de The Rat Pack Company fondée en 2016 s'inscrit dans le registre du théâtre circassien qui hybride les disciplines traditionnelles du cirque et le spectacle théâtral en sortant les premières du cadre formel du numéro pour les développer dans une trame scénarisée.
En l'espèce, "Speakeasy" s'inspire des films hollywoodiens de gangsters et des personnages archétypaux du roman noir dont les codes sont déclinés de manière parodique sur le mode du comique burlesque.
Ainsi dans un bar clandestin pendant la période de la prohibition, joutes et rixes mettent aux prises bad boys - patron mafieux (Xavier Lavabre), sbire (Guillaume Juncar) et deuxième couteau (Vincent Maggioni ou ou Valia Beauvieux) - et jolies filles - code pin-up avec la petite brune façon Betty Boop (Ann-Katrin Jornot) qui ne compte pas pour des prunes et la sylphide blonde manière femme fatale en lamé rouge (Clara Huet) avec pour souffre-douleur un barman aux allures de Valentin le désossé (Andrea Catozzi). Si ce registre entre en résonance avec celui pratiqué par le Cirque Le Roux dans leur "The Elephant in the room", l'opus de The Rat Pack Company s'en démarque en misant sur une chorégraphie acrobatique fluide qui privilégie la gestuelle scénique qui intègre néanmoins des agrès avec cerceau aérien (Clara Huet), mât chinois et roue Cyr (Guillaume Juncar à l'allure d'hispter d'autant plus impressionnant par son gabarit puissant).
De plus, elle s'allie à la pantomime rythmée par un fort parti-pris musical, en l'occurrence, et essentiellement, une excellente bande-son constituée de morceaux, sous influence du meilleur du rap mythique de leur légendaire aîné étasunien Wu-Tang Clan, du collectif français Chinese Man avec les arrangements de Supa Jay.
Bénéficiant de la scénographie vintage de Claire Jouë Pastré, des superbes lumières de Elsa Reval et de la mise en scène efficace de Régis Truchy, le spectacle s'il démarre "low tempo" pour poser une atmosphère cinétique, à l'instar du grand méchant loup du conte, il opère de crescendo pour mieux saisir le public et le "croquer" par un final sensationnel.
Donc challenge brillamment relevé par le sextet de The Rat Back Compagny.
|