Comédie théâtro-musicale conçue et mise en scène par Oscar Castro, avec Oscar Castro, Sylvie Miqueu, Catherine Max Martineau, Natacha Moyersoen, François Essindi et les Latin'Actors. Avec son millésime 2018 "Au menu, amours de saison", le dramaturge, comédien et metteur en scène Oscar Castro propose un opus qui ne s'inscrit pas dans son registre de prédilection qu'est celui de la satire politique.
En effet, il a choisi celui de la romance sur le thème de l'amour, tel qu'annoncé par son titre, mais bien évidemment déclinée à l'aune du théâtre qu'il pratique depuis sa jeunesse au Chili, un théâtre "humaniste, festif et populaire".
Et cet opus qui ressort à la comédie chantée et chorégraphiée est interprété non seulement par des comédiens de la troupe du Théâtre Aleph mais par l'ensemble des élève-artistes amateurs du Latin'Actors auquel Oscar Castro, également pédagogue, transmet sa passion du théâtre et du jeu qui hybride le réalisme et le clownesque.
Oscar Castro a concocté une jubilatoire partition sur le mode de la ronde amoureuse, le genre des miscellanées et de l'humour tant saugrenu que loufoque qui commence avec les intemporelles chansons "Ca sert à quoi l'amour ?" et "Les amants d'un jour" immortalisées par Edith Piaf qui pose le décor, conçu par Bénédicte d’Albas, d'un bar-hôtel cousin maritime de celui du film-culte "Hôtel du Nord" réalisé par Marcel Carné.
S'y déroulent, du tragique au comique en passant par la romance, tableaux et saynètes interprétée par l'ensemble d'une troupe intervenant à la manière du choeur antique, menée au pas et à la note par la comédienne et danseuse Sylvie Miqueu qui en assure la chorégraphie et la direction musicale, et dont chacun à son quart d'heure warholien.
Conforme à la marque de fabrique du Théatre Aleph, celle de spectacles qualifiés par son directeur "artisanaux, à la fois dingues et désopilants, foutraques et révolutionnaires", "Au menu, amours de saison" comporte de véritables scènes d'anthologie.
Telles, celle du coup de foudre par poubelles interposées d'amoureux à la Peynet, le duo délirant entre la vendeuse de matériel de bricolage et le biker du tube "Rock'n'dollars" de William Sheller et une excellente version de la scène du couple Martin de "La Cantatrice chauve" de Eugène Ionesco dispensée par François Essindi et Natacha Moyersoen.
Et la fête continue, comme à l'habitude en ce lieu convivial, généreux et bon enfant, par le repas en commun qui brise véritablement le quatrième mur. |