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1984  (Joyful Noise Recordings)  juin 2018

Trente ans de carrière. Né des cendres du mythique Cap’n Jazz, à Chicago, Tim Kinsella va naviguer sur sa barque tout au long de ces années en laissant la porte ouverte à qui veut sortir ou entrer de la manière la plus libre qui soit. Se retrouvant parfois seul à son bord, ou dirigeant un équipage impressionnant, Kinsella a pour seul maître mot, l’ouverture d’esprit.

Pour comprendre ce nouvel album de Joan Of Arc, il faudrait passer en revue la quasi-totalité des albums du groupe, et les différents styles abordés au cours de cette longue carrière. Entre indie-rock, electro noise, expérimental, drone, et folk, Joan Of Arc aurait pu être un parfait mélange entre Pavement et Jandek. La voix inimitable de Kinsella, les harmonies dissonantes, les brisures à chaque coin de titre, rien n’est jamais stable chez Joan Of Arc. Rien ne va avec rien et pourtant tout tient debout, Kinsella semble vouloir, depuis trente ans, assembler différentes pièces de différents puzzles pour n’en former qu’un seul et qui plus est, cohérent.

Après avoir resserré les effectifs sur le précédent album, Kinsella lâche les commandes vocales, pour la première fois, sur la quasi-totalité de l’album. Il laisse même le loisir à Melina Ausikaitis, fraîchement embarquée dans l’aventure, d’écrire l’intégralité des textes. Ce point est notable car jusqu’à présent, les crédits sur chaque album restaient relativement flous et il était bien difficile de savoir qui avait écrit quoi. Chaque disque a toujours été présenté comme une œuvre collective et plus que jamais, Tim Kinsella souhaite aujourd’hui faire de Joan Of Arc un collectif, dont il reste, certes, le moteur, mais dont il ne tient pas toujours la direction.

La première écoute déroute donc forcément. Plus de voix de Kinsella ; cette voix au grain si particulier, toujours un ton à côté, un temps en retard, comme ensuquée, fausse ou malhabile. Parmi toutes les particularités de Joan Of Arc, cette voix si dérangeante pour certains, fait bel et bien figure d’obstacle pour bon nombre d’auditeurs. Place donc à la voix, nettement plus douce, de Melina Ausikaitis, ôtant ainsi la principale aspérité de la musique du groupe.

Cependant, il ne faut pas se fourvoyer. La musique de Joan Of Arc n’en devient pas lisse pour autant. Elle s’épure, se détend, à l’image du titre d’ouverture, débutant a capella, pour sombrer peu à peu dans un océan flou où coulent le piano, les guitares alanguies et les claviers suspendus. La voix presque enfantine apporte dès le début une couleur inédite à la musique de Joan Of Arc. Là où Kinsella et sa bande mélangeaient les guitares, multipliant les arrangements, les feuilles sonores, 1984 offre un décor minimaliste. Parfois centrée sur un drone, la voix de Melina se place avec une liberté rarement atteinte dans un univers où, pourtant, Kinsella ne s’est jamais trop posé de questions.

La musique de Joan Of Arc est devenue paisible et moins dérangeante, mais pas inintéressante pour autant. Au contraire, une fois de plus, Kinsella et les siens proposent encore de se réinventer, de prendre le chemin inverse, comme ils le font presque systématiquement depuis The Gap. En résulte donc un album sans doute plus facile d’accès mais étrangement délicat à aborder pour tout fan du groupe qui s’attend encore à entendre la fameuse voix de l’indéboulonnable Tim.

Passée cette première impression, on se pose enfin sur les différentes expérimentations et les multiples changements de rythme. Sur "Vertigo", la voix est triturée, balancée en écho, en retour, en marche arrière sur fond de claviers contemplatifs, puis se découvrent les arrangements obscurs, les harmonies discrètes. "Punk Kid" et sa basse en boucle rappellent les choix mélodiques de Kinsella qui, on le sent bien, tient l'arrière-plan tout en permettant à chacun d'exister dans une cohérence assez incroyable.

Jamais un album de Joan Of Arc n'aura été aussi étiré dans l'espace sonore, les nappes synthétiques se succédant, ne croisant que quelques guitares dont on saura surtout apprécier les langueurs. Les titres s'enchaînent donc ainsi, sortant presque tous d'une certaine de zone de confort, comme le "People Pleaser" aux violons acérés, aux accélérations improbables et aux entrechocs inattendus.

Il faut patienter jusqu'à "Vermont Girl" pour voir apparaître un brin de classicisme, un léger terrain familier, et des sabordages plus connus chez Joan Of Arc. La bande à Kinsella prouve donc avec cet album qu'elle ne compte pas s'abandonner à la facilité, qu'elle reste en accord avec ses exigences esthétiques, mais qu'en plus, elle persiste à vouloir se renouveler un peu plus à chaque album. Oui, que l'on aime ou pas, Joan Of Arc n'a plus à prouver sa singularité et en fait étalage sur cet excellent nouvel album.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Tim Kinsella
Le Bandcamp de Joan Of Arc
Le Facebook de Joan Of Arc


Jack Line         
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Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
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"Ultrasound" de Palace
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"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
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