Tell Me How You Really Feel
(Marathon Artist) mai 2018
"He said, 'I could eat a bowl of alphabet soup / And spit out better words than you'
En une poignée de disques (un officiel, une compilation de ses deux premiers EP, un en duo avec Kurt Vile son double masculin) et quelques années, la jeune chanteuse a forcé le respect des plus réfractaires avec ses très belles chansons rock, mêlant réelle qualité d’écriture, liberté et sobriété.
Et c’est ce qui fait tout le sel de sa musique, loin de toutes les influences : Liz Phair, The Breeders (les sœurs Deal présentes sur "Nameless Faceless" et "Crippling Self Doubt And a General Lack of Self Confidence") et de son amour pour la musique des 90’s, ici très présente. Cette capacité de toucher droit au but sans en faire des tonnes. Des chansons si simples d’apparence, si évidentes qu'il serait tentant de croire que vous pourriez presque les écrire vous-même. Je vous laisse vous y casser les dents. Courtney Barnett est le genre d’artistes à prendre ou à laisser, mais à prendre telle quelle.
Dans ce disque, elle canalise sa rage, sa frustration, ses angoisses, ce qui la ronge et pose déjà un regard distancié sur sa musique où il faudra attendre le dernier morceau pour voir la lumière percer. "Sometimes I get sad / It’s not all that bad / One day, maybe never / I’ll come around". Cette aptitude à associer ce genre de paroles introspectives avec des mélodies pop joyeusement contagieuses pleines de richesses et de nuances avec l’impression que ces mélodies justement existent uniquement pour empêcher la musicienne d'être écrasée par le poids du monde. Et elle réussit ce truc que l’on trouvera toujours incroyable, de nous faire rentrer dans son intimité.
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