Texte dramatique de Angélica Liddell mis en scène et interprété par Claudia Lapisardi et Madalen Larvor.
Une école dévastée en Ossétie du Nord. C’est le carnage de Boslan en 2004 avec 171 enfants morts. Cet événement a inspiré à Angélica Liddell un texte coup de poing paru en 2007 d’une puissance rare. Partant du conte des Frères Grimm, elle compose en conte macabre en huit tableaux pour décrire la l’apparition du mal, la violence gratuite et l’horreur absolue.
Il faut saluer l’audace de la jeune Compagnie Au temps pour moi d’avoir choisi un tel texte pour une première création. Difficile à mettre en scène, "Mais comme elle ne pourrissait pas…Blanche-Neige" à la dramaturgie morcelée, est un piège pour les metteurs en scène.
Réunissant leurs envies et leurs idées, Claudia Lapisardi et Madalen Larvor ont su créer un objet, certes protéiforme et parfois brouillon, mais terriblement touchant et indéniablement sincère, portant fièrement la parole sans concession de l’auteure espagnole décrivant jusqu’à l’écoeurement la barbarie des hommes.
Les deux comédiennes investissent le plateau avec un engagement qui ne peut que forcer le respect. Et se complètent l’une et l’autre dans des registres différents : Madalen Larvor à la voix grave singulière et avec force, Claudia Lapisardi à la présence dramatique imposante alliée à une vraie intelligence de jeu.
Toutes deux font de ces huit séquences sans temps morts un moment d’une grande intensité. On en sort complètement sous le choc, signe de leur réussite. Souhaitons-leur de continuer à creuser leur sillon avec la même générosité.
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