Comédie d'Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, mise en scène de Gwen Aduh, avec Jean-Baptiste Artigas, Aurélie de Cazanove, Pierre Dumur, Lionel Fernandez, Stephan Imparato, Jean-Marie Lecoq, Nicolas Reynaud, Mathilde Ripley, Pascal Provost et les musiciens, Julien Pouletaud et Aidje Tafial. Sous un titre plus évocateur par son vrai-faux double sens que l'original, "The comedy about a bank robbery", la Compagnie des Femmes à Barbe a le nez fin et fait mouche avec "Le Gros diamant du Prince Ludwig" récompensé par le Molière de la meilleure comédie 2018.
Après "Les Faux British", moliérisé en 2016 et toujours à l'affiche, Gwen Aduh et Miren Pradier proposent une adaptation survitaminée d'une comédie parodique puisée à nouveau dans le même répertoire.
Celui du jeune trio britannique formé par Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shield qui connaît les classiques du comique loufoque, de ses aînés anglo-saxons du sextet des Monthy Python au ZAZ (David Zucker, Jerry Abrahams et Jerry Zucker) signataire de la série cinématographique du "The Naked Gun" connue hexagonalement sous le titre "Y a-t-il un flic pour...?".
Située dans les années 1950 avec une iconographique "Happy Days" et composée de personnages archétypaux traités avec une potacherie assumée, la partition, instillée de références cinématographiques contemporaines, décline toutes les formes du comique dans un empilement de gags à gogo et hybride les codes du slapstick du cinéma burlesque américain, de la satire des comics, et du théâtre de boulevard avec les portes qui claquent.
La mise en scène survitaminée de Gwen Aduh sur un rythme qui, s'il commence mid-tempo, va crescendo pour s'emballer dans des scènes d'anthologie dont la primeur est laissée au spectateur, relève le défi de l'annonce promettant "une pièce où on s’aime comme dans "Chantons sous la pluie", on frémit comme chez Tarantino, on retient son souffle comme dans "Ocean’s Eleven" et on rit comme chez les Marx Brothers".
Et il dirige une épatante brochette de comédiens qui jouent avec brio le jeu - et le sur-jeu - qui ressort souvent à de la haute voltige, et ce même dans son sens propre, pour narrer cet abracadabrante aventure à rebondissements.
Soit un braqueur beau gosse (Lionel Fernandez) qui s'échappe de prison avec l'aide d'un maton dévoyé (Nicolas Raynaud aux mimiques de personnage de cartoon) pour voler le diamant qu'un prince hongrois a déposé dans la succursale de la City Bank de Minnéapolis avec la complicité sa girl-friend (Mathilde Ripley manière pin-up gourde mais néanmoins arnaqueuse) qui n'est autre que la fille de son directeur (Jean-Marie Lecoq).
Colérique, celui-ci tyrannise son personnel dont son souffre-douleur patenté (l'homme-caoutchouc Pierre Dumur) sans cependant impressionner sa gironde guichetière (Aurélie de Cazanove façon Marilyn quadra nymphomane également au chant) mère d'un jeune pickpocket (Pascal Provost) qui en pince pour la jeune fille précitée.
Un policier esbroufeur (Stephan Imparato) quasi homonyme de l'interprète du Walker Texas Ranger et une formation de musiciens-chanteurs Jean-Baptiste Artigas (clavier), Julien Pouletaud (contrebasse) et Aidje Tafial (batterie) qui fait aussi efficacement l'acteur, complètent une line-up survoltée et émérite pour un hilarant et fédérateur divertissement.
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