Comédie dramatique de Fabrice Roger-Lacan, mise en scène de Nataccha Garnage, avec Melody Banquet et Nicolas Breuil.
Dans leur salon aux murs ornés de masques tribaux africains et d’un tableau "saignant" d’art contemporain, elle dans l’édition, lui avocat doivent aller au théâtre. Elle revient d’un long moment passé avec un auteur qu’elle admire depuis toujours et trouve "irrésistible".
Lui, qui était en train d’écrire sa plaidoirie pour la défense d’un client mexicain accusé d’avoir mangé sa femme, ne tarde pas à lui faire une scène sur la supposée relation qu’elle pourrait avoir. Il la pousse alors à accepter l’invitation à diner de cet homme, avant de le regretter mais celle-ci est déjà partie et demeure injoignable.
C’est le point de départ d’"Irrésistible" de Fabrice Roger-Lacan qui, sur sa jalousie à lui face à l’hypothèse d’une aventure avec l’écrivain, brosse une fable cruelle qui n’est pas sans rappeler le film "L’enfer" de Claude Chabrol tant cette jalousie maladive dans les deux histoires prend des proportions démesurées.
Habilement, l’auteur désamorce la tension montante par des répliques mordantes et drôles. On pense parfois à du Woody Allen notamment dans l’autoflagellation du personnage principal et ses analyses alambiquées au possible mais aussi par des bons mots aussi ciselées qu’efficaces (quoiqu’ un poil trop nombreux).
C’est finement joué par Melody Banquet et Nicolas Breuil qui forment un couple aussi glamour que cérébral et mis en scène sans temps morts avec le juste mélange de drôlerie et de tension par Natacha Garange. Avec une mention spéciale pour la bande son hypnotique de Benjamin Cohen-Lhyver qui rajoute à l’ensemble, et notamment au final, un côté fantastique à la David Lynch.
Un beau travail auquel on ne résiste pas. |