Comédie de Jean-Louis Fournier, mise en scène de Françoise Petit, avec Jean-François Balmer et Didier Bénureau.
Pour Dieu, l'éternité est d'autant plus longue qu'il a tout accompli en une semaine et qu'il est l'unique immortel de son espèce. Alors le voici saisi d'un ineffable ennui auquel il décide de remédier en quittant ses doux nuages pour trouver une nouvelle occupation sur le plancher des vaches.
Mais malgré son impressionnante oeuvre de créateur du Ciel, de la Terre et de l'Homme, il n'est guère sollicité par les chasseurs de tête. Alors modestement, comme le commun des mortels, près avoir postulé via curriculu, m vitae et lettre de motivation, il se soumet à un entretien d'embauche.
Telle est la situation qui a inspiré le roman "Le C.V. de Dieu" de Jean-Louis Fournier qu'il transpose sur scène en comédie "bon enfant" placée sous le signe de l'humour "à la Vermot" retraçant notamment une fantaisiste Genèse commise par Dieu version bricoleur autodidacte.
La partition ressort au chromo sulpicien, à l'instar des illustrations picturales du Quattrocento projetées en fond de scène, et est mise en scène, à l'avenant sans tirer parti d'une distribution "d'enfer", par Françoise Petit dans le format-cadre d'un spectacle tous publics pour première partie de soirée. Jean-François Balmer campe un Monsieur Mondieu dépressif, voire geignard, déchiré entre douceur céleste, contrition rétrospective et coups de sang contre l'homme destructeur, face à Didier Bénureau qui, sans abuser de son emploi de teigneux, interprète un DRH pointilleux oscillant entre admiration béate, curiosité insatiable et tentative de déstabilisation.
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