Monologue dramatique d'après un roman de Hermann Hesse interprété par Frédéric Schmitt dans une mise en scène de Jean-Christophe Barbaud.
La Compagnie Théâtre Odyssée présente sous le titre "Les Carnets de Harry Haller" un singulier monologue dramatique à l'inquiétante étrangeté résultant de l'adaptation du roman "Le Loup des steppes" écrit en 1927 par l'écrivain allemand Hermann Hesse.
Il est délivré par un anti-héros nommé Harry Haller qui se présente comme un écrivain en rupture de son milieu bourgeois et un homme vieillissant, solitaire et acariâtre vivant en ermite dans une mansarde, ne pouvant cependant se résoudre ni à rester en marge de la vie ni au suicide et qui, un soir, tente une sortie dans le monde.
A l'écriture Jean-Christophe Barbaud, qui signe la mise en scène, et, au jeu, Frédéric Schmitt qui livre une partition atypique à la composante fantastique maupassantienne qui brouille les frontières entre la réalité et la fiction, la divagation et le fantasme, la dualité auteur/personnage et la folie, la coexistence du cerveau archaïque et du cerveau civilisé qui fait se télescoper animalité et humanité, la quête initiatique tardive et la transe chamanique avec pour totem le loup des steppes.
Avec une belle économie de moyens, sur un plateau placé dans l'obscurité avec les seules lumières qui sculptent les divers lieux traversés, Frédéric Schmitt dispense une prestation époustouflante et émérite prestation en se révélant Fregoli du verbe et prodige de la dramaturgie gestuelle.
Il officie avec une virtuosité qui laisse pantois et embarque le spectateur dans cette folle équipée nocturne qui ne révèle pas tous ses secrets et incite donc à l'enquête littéraire approfondie.
Un excellent travail en binôme dans un registre particulièrement ardu à restituer de manière crédible sur scène. |