Avez-vous déjà eu l’impression d’être prisonnier au beau milieu d’une immensité sans frontières ? Sentir la nécessité vitale de s’échapper alors qu’il semble pourtant n’y avoir aucun ailleurs ? C’est ce qu’a vécu la chanteuse Elisapie Isaac, qui a grandi dans l’Arctique canadien. Du blanc et du vide à perte de vue comme horizon. Une sensation constante d’immobilité, jusqu’à sa fuite, le jour ou elle franchit le pas pour prendre le chemin du sud.

Nous voilà donc en présence de l’étoile filante pop folk venue tout droit de l’Arctique avec son troisième album, le premier à sortir des frontières nord-américaines pour venir titiller nos oreilles friandes de ce type de musique. The Ballad of the Runaway Girl vient tout juste de sortir chez nous, inspiré de ses racines et de sa vie nordique.

C’est une folk pastorale qu’elle nous propose, inspirée des musiques traditionnelles inuit et d’un blues aride qui n’est pas sans rappeler des artistes comme Valérie June ou Alela Diane. Elle nous propose des chansons épurées, des pop-song lumineuses, des titres bouleversants avec "Don’t make me blue" ou désespérés avec "The Ballad of the Runaway Girl". Elle nous fait apercevoir la lumière au contact de titres comme "Una" et frôle le sublime avec "Darkness bring the light". Il y a du Björk chez cette artiste et du Hop Sandoval aussi quand on écoute l’album.

Son album composé de dix morceaux pour un peu plus de quarante minutes de belle musique nous envoûte dès les premières notes. Elle nous embarque vers ses contrées lointaines pour notre plus grand bonheur. Cet album est d’une rare beauté, de bout en bout. L’auteur nous propose son retour aux sources, à la rencontre de ses racines.

The Ballad of the Runaway Girl ne peut pas vous décevoir, il a même de grandes chances de vous conquérir. Laissez-vous tenter, vous ne serez pas déçu.