Seul en scène écrit et interprété par Jean-François Derec dans une mise en scène de Georges Lavaudant.
Dans les années 1960 et une France qui n'est pas celle d'ajourd'hui, alors enfant, celui qui allait devenir le comédien et humoriste Jean-François Derec apprend, de manière tout aussi inattendue qu'impromptue et cocasse, un secret bien gardé par sa famille, en l'occurrence ses seuls père et mère, celui de son origine juive.
Que faire et que devenir avec cette révélation que ses parents juifs polonais rescapés de l'Holocauste ont soigneusement évité par souci exacerbé d'assimilation en reléguant le devoir de mémoire au trou de mémoire ?
Car voilà ouverte la boîte de Pandore de la différence et de la quête non seulement d'identité mais des origines en se tournant, comme il le dit avec cet humour du désespoir souvent associé à l'humour juif, vers un passé parti en fumée.
De son roman autobiographique "Le jour où j'ai appris que j'étais juif", Jean-François Derec propose une transposition scénique éponyme sous forme d'un seul en scène intimiste mis en scène avec simplicité et sobriété par Georges Lavaudant.
Du récit d'enfance à la réflexion sur la judéité, avec sa scansion atypique et son air de clown triste, Jean-François Derec, quasi immobile et sans aucun effet, livre avec justesse et une émotion contenue, son périple émaillé de quelques drôlissimes anecdotes et de portraits savoureux, dont celui de sa mère, archétype parfait de la mère juive qui avait pour antienne "être comilfaut", qui l'a mené à la sérénité de la maturité.
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