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Interview  (Paris)  mercredi 18 juillet 2018

Un jour d'été brûlant une session dans une superbe lieu à Paris, le Théâtre de verre, et une interview pour finir sur la terrasse au son d'un cours de tango. Voilà bien là un bon résumé de la vie de Vanessa Philippe, musique, théâtre et danse.

Tu écris depuis longtemps paraît-il ?

Vanessa Philippe : Oui, j'ai commencé à 12 ans à peu près. C'était comme un journal intime, j'essayais de decrire ma vie au jour le jour à Yaoundé. Il ne se passait pas grand chose, c'était un peu creux mais ce journal intime qui a commencé au crayon de papier s'est transformé en poème puis en nouvelles au fil du temps, avec l'adolescence. Des formats courts.

Un format court mais qui à l'époque n'avait pas pour but de finir en chansons ?

Vanessa Philippe : C'est ça, écrire pour moi c'était un besoin vital, une façon de m'exprimer.

Pendant ce temps, tu faisais également de la danse.

Vanessa Philippe : Oui, je suis danseuse, de formation. Je danse toujours dans des compagnies et puis je suis également chorégraphe.

Comment t'es-tu alors retrouvée au final à écrire des chansons ?

Vanessa Philippe : Par des rencontres. J'ai rencontré quelqu'un qui cherchait des textes et qui avait des musiques, donc je lui ai proposé de lui donner mes poèmes que j'avais dans mes tiroirs pour voir s'il pouvait y trouver un intérêt pour faire coller à ses musiques. Il a trouvé les textes tellement personnels qu'il ma dit : "il faut que tu les chantes".

Cela m'a un peu surprise car je n'avais jamais songé à chanter et puis j'étais persuadée de chanter tellement faux que je ne me suis jamais essayée à chanter. Mes modes d'expression étaient la danse et l'écriture jusque-là. Mais alors je me suis mise à chanter pour chanter mes textes et en fait... j'ai kiffé !

Quand tu as montré tes textes écrits bien avant, ils avaient déjà un format qui se prétait aux chansons ?

Vanessa Philippe : Oui, il y avait matière déjà à faire des refrains, etc. Mais je n'étais pas du tout consciente de cela avant. Mais d'ailleurs cet album, le quatrième, est vraiment écrit sur une écriture automatique et inconsciente. Mais je fais cela depuis toujours. C'est quelque chose qui sort de façon très naturel. Mais une chorégraphie c'est pareil, quand je crée cela vient de façon très naturelle, insconsciente. Je fais d'ailleurs les clips également de la même facon, j'improvise des choses au fur et à mesure.

Chrorégraphie, clips, textes, moitié des compositions de l'album. Tu es une controle freaks ou c'est naturel ?

Vanessa Philippe : Non, c'est naturel. J'aime beaucoup travailler avec la contrainte et il y a beaucoups de contraintes quand on fait de la création, des contraintes de budgets entre autres. Et c'est comme cela que je me retrouve à créer des choses, à essayer des choses.

Pour les deux premiers albums, j'avais un compositeur qui a mis en musique tous mes textes et le troisième album, notre collaboration s'est arrêtée et donc comme je n'avais plus de compositeur et bien je me suis lancée. C'est comme cela que je me suis mise à composer. Pour les clips c'est pareil, j'avais fait des clips pour le premier album avec d'autres personnes mais je n'aimais pas. Je me suis dit que je n'arriverai pas à avoir ce que j'aime et ce que je veux avec quelqu'un. Quand on fait faire un montage, on peut pas dire à quelqu'un : "Fais comme ça, enlève ce plan, reviens en arrière..." sinon il pète les plombs, donc autant le faire soi même.

Cela tient aussi au côté instinctif de ce que tu fais ?

Vanessa Philippe : Oui peut-être et puis le rapport corps / voix / images me paraît assez naturel aussi. J'ai besoin de déplacer la chanson en image pour lui donner une autre dimension, une autre lecture.

Tu parles du rapport au corps, à l'image, à la voix. As-tu envisagé une capilarité plus forte encore entre ces différentes disciplines que tu maîtrises ? Sur un format qui ne serait pas un disque, mais plutôt de l'ordre du spectacle vivant, du film... Ou alors, est-ce que pour toi il faut que ces différentes disciplines restent chacune dans son rôle et séparées des autres ?

Vanessa Philippe : J'ai ça en tête en effet, réunir tout cela sur scène. Pas dans un esprit comédie musicale parce que j'avais fait une formation jazz et je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout mon truc. Ce serait plutôt sous une forme contemporaine. Danse / Théâtre, quelque chose qui mélangerait tout cela. Cela commence à prendre forme mais ce n'est pas encore là. Et puis là aussi il y a des contraintes, de temps, de budget. Parce qu'à un moment donné je ne peux pas tout faire toute seule non plus. Comme ici avec Pascal Parisot ou Fredda sur cet album. Parce que c'est un énorme travail.

Quelque chose d'intimiste, j'adore Pina Bausch, j'aimerai rester dans ces choses-là. J'aime beaucoup l'humour également, il y a beaucoup d'humour dans mes clips. j'ai envie d'aller dans ce sens-là. Cela ne s'entend pas toujours dans la musique avec la voix un peu mélancolique. C'est pour cela que j'aime bien aller plus loin que la chanson.

Ce serait donc quelque chose qui dépasserait l'album, qui aurait une existence différente, autonome ?

Vanessa Philippe : Oui c'est ça, une pièce. Il faut encore que je murisse le projet. Pour essayer de sortir du schéma classique d'albums et de concerts. Quelque chose de pluridisciplinaire, avec de la danse, de la musique, des projections vidéos.

Est-ce que le fait de toucher à toutes ces disciplines ne te pose pas de problème de disponibilité pour te consacrer plus à l'une ou à l'autre ? Comment trouves-tu ton équilibre entre la danse, la musique ?

Vanessa Philippe : En fait pendant longtemps je faisais une année musique, une année danse. Et à un moment donné, tout s'est bousculé. j'avais créé un projet qui s'appelle "Tenez votre droite" avec mon compagnon Yann Creac'h qui est architecte autour d'un court-métrage qu'il avait fait. J'avais fait une vidéo danse et ce projet devait venir sur scène, avec des projections, etc. Mais c'est vrai qu'il a été un petit peu mangé par la musique, par le troisième album puis le quatrième qui a suivi.

C'est vrai que je donne la priorité à la musique un peu quand même... Parce que l'écriture c'est vraiment permanent, et puis la guitare maintenant pour composer aussi donc... ça prend du temps.

A propos de guitare, tu as pas mal travaillé avec des gens dits de la "scène de Tucson".

Vanessa Philippe : Naim Amor, Marianne Dissard notamment. Ce sont des rencontres, car j'ai fait une formation de professeur de yoga et c'est là que j'ai fait la rencontre de Marianne.

J'étais en train de composer mon troisième album et lui ai proposer d'écouter et m'aider à le réaliser. Elle m'a présenté Naim Amor et c'est comme cela que j'ai fait le troisième album.

Je fonctionne sur les rencontres, le hasard. C'est un peu comme l'écriture, le côté automatique, inconscient. Je ne connaissais pas particulièrement cette scène de Tuscon avant, ni Calexico, ni Naim ni Marianne.

Tu chantes en français avec un format qui n'est pas à proprement parler de chanson française, de quoi te sens-tu proche ?

Vanessa Philippe : Le premier album d'Emilie Simon, j'avais beaucoup accroché à cet album-là. Je crois que je ne pourrais pas me dire que je suis plus comme ci ou comme ça, je me laisse porter. Je ne suis pas capable d'utiliser des influences... ou alors je ne m'en rends pas compte, je ne sais pas.

Il y a des choses que j'adore, comme Gainsbourg, Jean Leloup, Emilie Simon, Keren Ann (La disparition). J'écoutais beaucoup à une époque où je n'étais pas sensée faire de la chanson.

D'ailleurs, pour revenir là-dessus, quand t'es-tu rendu compte que tu ne chantais pas faux ?

Vanessa Philippe : Quand j'ai compris qu'il y avait des histoires de tonalités (rires). Sur le premier album, je n'avais pas encore confiance en moi, j'avais tellement peur de chanter faux. Surtout à mon premier concert. et puis j'ai appris qu'il fallait entendre sa voix pour chanter bien. J'avais 4 musiciens dont 1 batteur sur scène et quand tu t'entends pas, tu peux vraiment faire n'importe quoi. J'ai évolué depuis.

Dans ton avenir proche, qu'est-ce qu'il va se passer pour toi ?

Vanessa Philippe : Je laisse faire les choses, je ne calcule pas. Les choses murissent. Une d'elles, ou une autre, prendra forme. J'ai déjà commencé d'autres chansons, des petites choses.

Tu composes seule maintenant ? Tu pourrais jouer seule ?

Vanessa Philippe : Oui, je fais tout toute seule et puis quand j'ai des chansons alors je peux laisser cela entre les mains de musiciens. Pour jouer seule, je ne me sens pas suffisamment à l'aise encore avec une guitare pour faire des concerts seule notamment. Je fais quand même en concert une chanson, "Un cheveu", tout seule.

Mais j'aimerai aussi faire des concerts pour partager mon album. J'ai envie de le faire entendre. Je le fais vivre aussi avec les clips. Finalement, je fais tout l'album en clip petit à petit. Ça le fait vivre et ça donne une autre lecture des morceaux. J'espère que ça peut donner envie aux gens d'écouter les autres morceaux.

Dernière question, fil rouge. Si tu avais ton/ta meilleur.e ami.e qui partait au bout du monde sans que tu puisses la revoir. Quel disque de ta discothèque personnelle lui offriras-tu afin qu'il se souvienne de toi en l'écoutant ?

Vanessa Philippe : Cookie Dingler "Femme libérée".

Retrouvez Vanessa Philippe
en Froggy's Session
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La chronique de l'album A l'abri du vent de Vanessa Philippe
La chronique de l'album Soudain les oiseaux de Vanessa Philippe
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En savoir plus :
Le site officiel de Vanessa Philippe
Le Soundcloud de Vanessa Philippe
Le Facebook de Vanessa Philippe \r\n

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


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# 3 novembre 2019 : Ivan, Boris et elle

Comédienne, chanteuse, Marie Laforêt était une de ces artistes françaises iconiques et laisse une empreinte indélébile dans le monde de la culture. Pour le reste de l'actualité culturelle, c'est dans le sommaire au travers de notre sélection hebdomadaire.

Du côté de la musique :

"A l'oblique" de Phôs (Catherine Watine & Intratextures)
"So cold streams" de Frustration
"Liszt : O Lieb !" de Cyrille Dubois & Tristan Raes
"Au revoir chagrin" de Da Silva
"Ca" de Pulcinella
"Roseaux II" de Roseaux
"Symphonic tales" de Samy Thiébault
"Ca s'arrête jamais" de The Hyènes
"Ils se mélangent" de Djen Ka
Rencontre avec Joséphine Blanc accompagnée d'une session 3 titres acoustiques
"Funkhauser" de My Favorite Horses
Oiseaux Tempête et Jessica Moss au Grand Mix de Tourcoing
et toujours :
"Offenbach 6 cellos duos" de Anne Gastinel & Xavier Phillips
"Sauvre le monde" des Wampas assortie d'une petite interview de Didier Wampas
"Out in the dark" de Magon
"Departures" de Melatonin
"La cadence" de Cléo Marie
"Concorde" de Corde
"Florilège baroque" de Ensemble Amarilis, Héloise Gaillard
"Clameurs" de Hamon Martin Quintet
"Sphère, le lac & vagues" de Patrick Burgan
"Million years" de The Verge

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"Fêtes Galantes" au Théâtre Essaion
"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" au Théâtre Essaion
"Tigrane" au Théâtre Le Lucernaire
"Jeunesse" au Théâtre La Flèche
"L'Amie" au Studio Hébertot
"Samia" à la Scène Libre
"Le 20 novembre" au Théâtre La Flèche
"La Passe imaginaire" à la Comédie Saint-Michel
"Le Tourneseul" au Théâtre Les Déchargeurs
"Dans les yeux de Jeanne" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
"Zize - La Familia Mammia Mia" à la Comédie de Paris et en tournée
des reprises :
"Kean" au Théâtre de l'Atelier
"Le Viol de Lucrèce" au Théâtre du Nord-Ouest
"L'Histoire d'une femme" au Théâtre du Rond-Point
"Le Journal d'un fou" au Théâtre Les Déchargeurs
"Le Cercle de Whitechapel" au Théâtre Le Lucernaire
"François Morel - J'ai des doutes"à La Scala
"Cabaret Louise" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
"Délivrés de famille" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
et la chronique des spectacles déjà à l'affiche en novembre

Expositions avec:

Vincenzo Gemito (1852-1929) - Le sculpteur de l'âme napolitaine" au Petit Palais

Cinéma avec :

les sorties de la semaine :
"Adults in the room" de Costa Gavras
"Furie" de Olivier Abbou
et la chronique des films à l'affiche en octobre

Lecture avec :

"A comme Eiffel" de Xavier Coste & Martin Trystam
"Demain est une autre nuit" de Yann Queffélec
"L'extase du selfie et autres gestes qui nous disent" de Philippe Delerm
"La frontière" de Don Winslow
"Les quatre coins du coeur" de Françoise Sagan
"Miracle" de Solène Bakowski
"N'habite plus à l'adresse indiquée" de Nicolas Delesalle
"Une vie violente" de Pier Paolo Pasolini
et toujours :
"1969, année fatidique" de Brice Couturier
"Danse du destin" de Michel Vittoz
"L'expérience" de Alan Glynn
"La fabrique des salauds" de Chris Kraus
"La planisphère Libski" de Guillaume Sorensen
"Le siècle rouge" de Jean Christophe Buisson
"Monde en guerre, tome 1, De la préhistoire au moyen âge" de Giusto Traina

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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