Comédie dramatique écrite et mise en scène par Maryline Klein, avec Chloé Bonifay et Sarah Horoks.
Le rayon de lumière d'un frigo dont un geste mécanique ouvre la porte puis la ferme en la claquant de plus en plus violemment. On y distingue quelques aliments mais surtout de nombreuses bouteilles de vin couchées dans la lumière froide semblable à une morgue.
Avec "Au nom du père, du verre... et paf par terre !" Maryline Klein décrit le parcours d'une adolescente dont le père est alcoolique. La trouvaille, qui tend à éviter un peu le pathos, est d'avoir fait jouer ce récit par deux comédiennes. Ensemble, chacune à un bout du plateau tout en largeur, elles font le portrait dynamique et parfois drôle de ce père encombrant et brutal.
Défendu avec conviction par ce beau duo qui représente les deux doubles d'un même personnage (l'une, Chloé Bonifay plus dans la démonstration, l'autre Sarah Horoks dans l'intériorité et le ressenti) pour raconter le poids du passé. Une histoire, sommes toutes hélas trop banale, que les deux comédiennes s'approprient avec pugnacité.
La mise en scène inventive propose quelques bonnes idées comme des accessoires qui tombent des cintres ou un écran pour des extraits de films pertinents (on y voit notamment une scène de Superman où celui-ci dans un bar, vide une bouteille de whisky et déclenche la vindicte populaire).
Mais on regrettera que le texte se contente de relater les faits, sans chercher à en comprendre les causes ni à en proposer un point de vue, sinon cette amertume tenace qui n'évolue pas. De ce fait, l'ensemble s'essoufle un peu.
Porté par l'ironie et l'aisance de Chloé Bonifay et la présence et l'intensité de Sarah Horoks, "Au nom du père, du verre... Et paf par terre !" reste néanmoins un moment prenant. |