Comédie légère et sans douleur de et avec Gilles Hoyer et Gilles Gangloff
Les deux Gilles, acteurs et co-auteurs nous proposent une pièce à tiroirs pour des variations autour du thème "l'enfant paraît". Faute de pouvoir en dire trop, ce qui déflorerait les jolies et amusantes intrigues, sachez que tout se passe entre hommes dans la salle d'attente de la maternité.
Les échanges comiques, drôles, émouvants, caustiques, attendris, autour de la couvade et des joies et déboires occasionnés par le nouveau-né fusent entre celui qui, angoissé et émerveillé, attend la naissance par césarienne de son premier enfant et le polygame, père désabusé d'une tribu, qui oppose aux délices de la paternité les basses contingences matérielles, entre celui qui a dû subir le parcours de l'éprouvette pour accéder au désir d'enfant par voie de la procréation assistée et celui de l'homosexuel qui ne se projette pas en termes de descendance.
Et puis ces pères, qu'ils soient réels, fantasmés ou potentiels, sont aussi des copains et la pièce aborde toute la palette de sentiments qui existent entre les copains, de la fraternité à l'affection, de la complicité à la concurrence, de l'amitié virile à l'amitié amoureuse.
Le texte est vif, percutant, sans passage à vide et les deux compères composent un tandem de choc toujours sur la même longueur d'onde. Leurs personnages leur collent à la peau et les revirements de situation nous prennent toujours au dépourvu. Et puis il y a une histoire, une histoire souvent vraie, et on rit aussi ce qui ne gâte rien.
Dans le rôle du grand tendre, nous retrouvons Gilles Hoyer qui poursuit son parcours initiatique autour du bébé. En effet, dans son one man show La première heure, il nous narrait sa vie avant le bébé en une heure et quelques anecdotes bien senties jusqu'à ce moment tant attendu et apprécié qu'est le pouponnage.
Il excelle en bon nounours lymphatique, un peu introverti, naïf, crédule et hypersensible face à Gilles Gangloff tout en nerfs qui bouscule les certitudes des nouveaux pères pour les ramener à des réalités plus masculines au terme d'un discours un peu provocateur qui se joue du machisme.
N'hésitons pas à faire du premier degré : la césarienne accouche d'un beau bébé joufflu et rieur qui ne détonnerait pas sur une scène plus grande que celle des cafés-théâtre et supporte bien la comparaison avec des spectacles ayant pignon sur rue.
Donc, à bon entendeur....
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