Adaptation cinématographique d'un feuilleton écrit par Douglas Adams (qui avait travaillé avec les mythiques Monthy Python) ayant sévi sur les ondes britanniques dans les années 70, H2G2 propose une immersion dans la science-fiction abordée sous l'angle du loufoque, de la caricature et de l'irrationnel.
Alors qu'il est encore à sa toilette matinale dans sa salle de bains, Arthur Dent voit arriver les bulldozers qui vont broyer son gentillet pavillon de banlieue sacrifié au nom du développement autoroutier spatial. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, non seulement il n'a plus de toit mais quelques minutes après, il se retrouve propulsé dans la galaxie sauvé in extrémis, par un ami extra-terrestre, de la pulvérisation de la Terre .
Commence, guide du routard intergalactique sous le bras, une invraisemblable et fascinante randonnée dans l'espace à la rencontre de quelques un de ses habitants.
C'est drôle, jubilatoire et roboratif à condition bien évidemment de se laisser embarquer dans cette drôle d'épopée en abandonnant toute vélléité de cohérence et de logique. Garth Jennings, le réalisateur, est un digne descendant lui aussi des Monthy Python et les inconditionnels de ces derniers y retrouveront leurs petits.
L'interprétation disjonctée des comédiens n'y est pas rien, rendant presque naturel ce qui ne peut être crédible. Ils ont tous épatants, de Martin Freeman parfait en ahuri au savoureux John Malkovich en homme tronc-gourou.
Et puis, en y regardant de plus près, sous couvert d'une narration complètement anarchique et d'une mise en images qui relève davantage du trip sous acide, le spectateur attentif décèlera bien des parallèles avec des réalités bien humaines telles que le peuple dont le comportement est complètement sclérosé par une soumission poussée à l'extrême à une bureaucratie stupide et aveugle ou le président de l'univers atteint de crétinisme aigu, shooté au jus de citron, dont la bicéphalie lui permet bien des entourloupes.
Cette acuité politique n'est par ailleurs pas exempte d'une certaine poésie quand sont proposées une version inattendue de l'origine des planètes et une réponse à la question ultime du sens de la vie.
Ce qui donne une furieuse envie de revoir les œuvres cinématographiques des Monthy Python.
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