La nouvelle œuvre d'Irmin Schmidt a beau sortir chez Mute, ne vous attendez pas à un disque de rock de la part de cette figure du krautrock. Au contraire, celui qui fut l'élève de Karlheinz Stockhausen et proche de John Cale et de la scène Fluxus revient à ses premières amours.
Intitulé 5 Klavierstücke, il s'agit de 5 pièces pour piano préparé qu'il a enregistré chez lui, dans le sud de la France, l'année dernière. Ces morceaux se nomment Klavierstück 1 à 5, tels que son professeur nommait ses propres pièces. Quant aux pianos, un Steinway et un Pleyel, il les a préparés comme John Cale lui avait appris à le faire, c'est-à-dire que le son des cordes sont modifiés par la présence d'objets, essentiellement des vis, des morceaux de bois ou de gomme.
Irmin Schmidt appelle ces morceaux des "compositions spontanées", qu'il distingue de l'improvisation en jazz qui, elle, s'effectue autour d'un thème. Il compare ses compositions à des dessins japonaises à l'encre qui ne font jamais l'objet d'esquisses préparatoires auparavant.
À la production, on retrouve un des piliers du label Mute, Gareth Jones, qui a travaillé avec Depeche Mode, Einstürzende Neubauten, Interpol ou encore Indochine. De l'aveu de Schmidt, cet excellent ingénieur du son a avant tout apporté une énergie positive à l'interprète. Travaillant avec la porte du studio ouvert, on peut entendre sur certains morceaux le bruit du vent dans les roseaux et les bambous du jardin.
5 Klavierstücke est donc un disque qui, à la fois, pousse l'auditeur à l'introspection mais révèle aussi l'histoire intime de son compositeur et interprète.
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