Tragi-comédie d'Odon von Horvath, mise en scène de Alain Batis, avec Raphaêêl Almosni, Sylvia Amato, Alain Carnat, Laurent Desponds, Théo Kerfridin, Sophie Kircher, Marc Ségala et Marie-Céline Tuvache.

Avec "Allers-Retours", le dramaturge d'origine germano-hongroise Odon von Horvath a élaboré une partition sur les thèmes de l'imbroglio juridique résultant des droits nationaux relatif à la nationalité et du droit d'asile en un temps où n'existait pas le statut d'apatride.

Si l'opus s'inscrit dans son registre dramatique ressortant à la tradition viennoise du théâtre populaire et politique, il se démarque néanmoins dès lors qu'il est placé non sous le signe du (mélo)drame mais celui de la tragi-comédie, et même de la farce, au dénouement heureux.

Car la situation de Ferdinand Havlicek, si elle est grave n'est cependant pas désespérée. Dans une Europe centrale en proie à la récession économique et au repliement nationaliste, né dans un pays et vivant depuis sa prime enfance dans un autre limitrophe séparé par une rivière, il vivait tranquille de son petit commerce.

Jusqu'au jour où à la suite de sa faillite, il devient un étranger indésirable soumis à l'expulsion et, de surcroît, refoulé à frontière de son pays natal faute d'avoir accompli une formalité administrative. Le voici apatride et condamné à errer sur le pont reliant les deux états.

Un pont qui s'avère le lieu de tous les trafics, amoureux, politique, crapuleux et même piscicole perpétrés par une galerie de personnages caricaturaux dont il va devenir l'émissaire, le commissionnaire et le monsieur bons offices.

Avec ses fidèles de la Compagnie La Mandarine blanche, Jean-Louis Besson à la dramaturgie, Sandrine Lamblin pour la scénographie, Jean-Louis Martineau aux lumières, Cyriaque Bellot à la composition musicale et ean-Bernard Scotto pour les costumes, Alain Batis met en scène la partition comme "une pièce théâtrale, musicale et chorégraphique pour 8 comédiens et 16 personnages" dans la veine du du théâtre brechtien.

Au menu, satire grotesque, théâtre gestuel et intermèdes chantés sont dispensés de manière chorale par une belle troupe de comédiens composée de Sylvia Amato, Alain Carnat, Laurent Desponds, Théo Kerfridin, Sophie Kircher, Marc Ségala et Marie-Céline Tuvache réunis autour de Raphaêl Almosni interprétant le principal protagoniste cette fable kafkaïenne.