A l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition, la Cinémathèque française propose, en parallèle à une rétrospective filmique, une exposition consacrée au réalisateur égyptien Youssef Chahine.
Conçue sous le commissariat technique de Régis Robert à partir des archives du cinéaste versées au fonds documentaire de la Cinémathèque, elle s'organise de manière chronologique classique dans l'espace de la Galerie des donateurs.
Ainsi, affiches, photos, costumes, distinctions honorifiques, correspondances, extraits de films et documents illustrant les différentes étapes d'écriture et de découpage du scénario retracent les principales étapes de six décennies de carrière en 40 films qui ont apporté à Youssef Chahine une reconnaissance internationale.
Youssef Chahine, cinéaste citoyen engagé
Né à Alexandrie, son nom est indéfectiblement associé au cinéma arabe non seulement parce qu'il débute dans les années 1950 en pleine période du boom du cinéma égyptien avec des comédies musicales inspirées du cinéma hollywoodien, telle "C'est toi mon amour" avec le célèbrissime Farid El Atrache, puis le mélodrame avec "Ciel d'enfer" avec celui n'était pas encore Omar Sharif.
Mais parce qu'il sera celui qui filmera l’histoire de l’Egypte moderne du nassérisme triomphant à la Guerre de six jours avec avec son quadriptyque "La défaite" ("La Terre", "Le Choix", "Le Moineau" et "Le Retour de l'enfant prodigue") avant d'anticiper le Printemps arabe avec "Le Chaos" tourné en 2007.
ll invente la tragédie musicale et le divertissement de combat ("Le Destin") et investit tous les genres : la comédie musicale, la reconstitution historique ("Saladin", "Adieu Bonaparte"), le péplum ("L’Émigré"), le drame social ("Le Sixième Jour"), le documentaire et l’évocation autobiographique avec la superbe tétralogie "Alexandrie pourquoi ?", Ours d'argent et Grand Prix du jury au Festival de Berlin en 1978, "La Mémoire", "Alexandrie encore et toujours" et "Alexandrie-New York".
A noter une rétrospective en salles de 12 films de Youssef Chahine en version restaurée due à l'initiative de Tamasa Distribution avec le concours de l'Agence pour le Développement Régional du Cinéma.
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