Comédie de Georges Feydeau, mise en scène de Charly Marty, avec Mathieu Barché, Yannik Landrein, Camille Roy, Charles Antoine Snchez et Simon Vincent.
Branle-bas de combat chez les Ventroux. Celui-ci, député lorgnant un poste de ministre doit recevoir un député du camp adverse pour tenter de faire avancer ses affaires. Alors que sa femme se promène en petite tenue dans l'appartement et résiste à ses injonctions, choisissant ce conflit pour gagner en liberté, la journée va se transformer pour lui en véritable cauchemar.
C'est autour des événements de Mai 68 que la metteur en scène Charly Marty a choisi de situer l'action de "Mais n'te promène donc pas toute nue !", la comédie bien connue de Georges Feydeau. On le constatera dès l'apparition d'une banderole en préambule.
On retrouve également l'ambiance de la fin des années 60 autant dans la scénographie d'Analyvia Lagardée au kitsch assumé ainsi que dans les costumes de Betty Rialland aux tons passés. Et dans le texte, Pompidou remplace Clémenceau (la pièce date de 1911).
La version de la Compagnie Les Indiens démarre assez classiquement pour virer rapidement vers une frénésie burlesque jubilatoire tenant à la fois des Monty Python, de Jérôme Deschamps ou des Marx Brothers.
Passée la première demi-heure, le rythme et la folie montent crescendo et les comédiens fort bien dirigés par Charly Marty libèrent une énergie dévastatrice impressionnante, allant au bout de la folie de Feydeau pour finir en apothéose dans un tableau d'émeute, la scène devenant un vaste champ de bataille noyé par les flammes et inondé de fumée où des voix off de femmes racontent Mai 68.
La Compagnie Les Indiens avec cette comédie en un acte trouve quand-même le moyen en moins d'une heure trente d'interroger sur la place de la femme et l'héritage de 68 avec une création qui va au bout de ses excès à la manière des performances de l'époque, déconstruisant Feydeau pour en faire une peinture au vitriol qui résonne étrangement dans le contexte actuel (soit exactement cinquante ans après)
Les comédiens sont tous formidables dans cette pièce explosive avec une mention spéciale à Camille Roy qui compose avec une grande variété de jeu une Clarisse époustouflante d'énergie.
Un Feydeau dynamité et indiscutablement pertinent.
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