Opérette pop-rock policière conçue par Emmanuelle Goizé, Gilles Bugeaud, et Pierre Méchanick d'après l'opérette éponyme de Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy, mise en scène de Stéphan Druet, avec Julien Alluguette, Gilles Bugeaud, Fanny Fourquez, Pauline Gardel, Quentin Gibelin, Emmanuelle Goizé, Estelle Kaïque et Pierre Méchanick accompagné par les musiciens Antonin Fresson, Tristan Bex et Emmanuel Bex.
La Compagnie Quand on est Trois s'empare avec frénésie d'une des opérettes pétillantes et farfelues des années 1930, "Azor" qui narre les péripéties amoureuses d'un jeune commissaire de police ainsi surnommé par ses ouailles qui est plutôt du genre gentil toutou qui s'attache à des maîtresses qui ont du chien.
Car, dans cet aimable vaudeville lyrique à tiroirs qui met en scène un véritable poulailler avec poulets, maquereau, dindon, pigeons, cailles et pintades, et s'amuse à mélanger, sans toutefois viser à bouleverser l'ordre établi, les torchons et les serviettes, en l'espèce la bonne société neuilléenne et une bande d'apaches, ce sont les femmes qui mènent la danse..
Azor (Quentin Gibelin), poète "qui n'est pas de son temps", rêve d'un "petit cœur de 20 ans et d'un amour chaste et pur" qui s'avère la fille délurée (Fanny Fourquez) du ministre de la justice (Gilles Bugeaud) et de son épouse aux bijoux(Estelle Kaïque) par ailleurs fiancée à un amoureux transi (Julien Alluguette). Mais il est poursuivi par les assiduités d'une maîtresse envahissante (Emmanuelle Goizé) aussi jalouse que son mari (Gilles Bugeaud) et d'une gigolette (Pauline Gardel) qui sévit dans la cambriole avec ses acolytes (Antonin Fresson et Pierre Méchanick).
De l'oeuvre originale sur un livret des trois mousquetaires d'époque, Raoul Praxy, Max Eddy et Albert Willemetz, et une musique du bon faiseur Gaston Gabaroche, ne subsiste que la trame.
En effet, les "gascons" de la compagnie précitée - Emmanuelle Goizé, Gilles Bugeaud et Pierre Méchanick - procèdent à une recontextualisation dans le "psychédélisme" des années 70 et ont confié la réorchestration à l'organiste et pianiste de jazz Emmanuel Bex qui transfigure les aimables mélodies originelles, soutenant d'édifiants lyrics tels ceux de l'inénarrable chanson-titre, en dissonant mix musical dispensé en direct par un trio orgue-batterie-guitare, composé respectivement de ce dernier, Tristan Bex et Antonin Fresson.
Aux manettes, tel un DJ aux multiples platines aux doigts magiques, Stéphan Druet dirige cette fantaisie débridée dispensée par une excellente troupe de comédiens-chanteurs survoltés que la chorégraphe Alma de Villalobos met au pas de danse échevelée. Animé de la frénésie du mouvement perpétuel, de l'humour satirique des comics et, le divertissement, qui frôle la cacophonie "débozar" n'était l'art du décalage pratiqué par Stéphan Druet, fait mouche. |