Avec ce huitième album le trop méconnu Steve Gunn - que vous avez peut-être entendu jouer aux côtés de Kurt Vile et surtout dans War on Drugs ou encore dans ses collaborations avec Kevin Morby - revient deux ans après l’album qui lui a valu une certaine audience en France, Eyes on The Line.
Ce nouvel opus navigue sereinement entre un rock folk acoustique aérien, un rock folk délicatement psychédélique et ouaté aux arrangements discrets et précis, un rock folk des grands espaces, et une sorte de country languissante, errante. Les morceaux y sont souvent longs et prennent le temps de se déployer, de grossir petit à petit.
Cet album à l’esthétique ouverte, à la virtuosité discrète, s’ouvre avec le splendide et entêtant "New Moon", morceau hypnotique au petit riff acoustique, à la rythmique franche, guitare électrique du meilleur effet et ça tourne et tourne et s’enrichit.
Avec le deuxième titre ("Vagabond"), on plonge dans un univers différent, plus américain serions nous tenté d’écrire, une guitare à la Mark Knopler, un morceau plus soft country.
Les morceaux s’enchaînent, on y beaucoup joue de l’arpège, dans un esprit country ("Stonehurt Cowboy", le très contemplatif "Luciano") ou plus électrique, comme sur le magnifique, long (près de 6 minutes) et psychédélique "New Familiar", morceau tout en suspension aux très beaux refrains et solo.
L’album se clôt par un morceau contemplatif, un piano fait son apparition tout comme des sons de cloches.
Entrelacs d’arpèges acoustiques et électriques, solo pas tapageur, orchestration fine… un disque de guitariste sur lequel plane l’ombre des premiers Pink Floyd ou encore de Neil Young. Aucune excuse pour ne pas l’écouter.