Comédie dramatique de Dany Laurent, mise en scène d'Yves Pignot, avec Virginie Lemoine, Marie Vincent, Arianne Brousse, Katia Miran et Alex Huet.
1917 - Un hôpital de fortune non loin de la ligne de front. Là, sont soignés les nombreux blessés de guerre.
Dans ce lieu où il se passe sans arrêt quelque chose, Mademoiselle Marguerite, femme volontaire et issue de milieu modeste dirige sa petite équipe d'infirmières bénévoles : sa seconde Suzy mais aussi Louise, fille d'une grande famille bourgeoise dont c'est la première expérience de travail.
On doit amputer le lendemain Henri, le fils de la Comtesse voisine. Un moment redouté par toutes et également par Pierrot, son frère attardé mental qui traine souvent dans le coin.
Reprise d'une pièce qui fit un succès en 2004, "Comme en 14" reçut même plusieurs Molières dont celui de la Révélation féminine attribué à Marie Vincent. C'est amplement mérité tant la comédienne, magistrale et poignante, mène la pièce, y impulsant à elle-seule le tempo.
Elle est bien aidée en cela, dans cette nouvelle version, par deux comédiennes formidables : Ariane Brousse, pétillante, capable de passer d'un état à un autre avec sincérité. Et qui chante avec une belle aisance et un joli timbre.
Virginie Lemoine quant à elle se glisse avec sobriété et tout le métier qu'on lui connait dans le rôle d'Adrienne la Comtesse, où elle se révèle à la fois drôle et bouleversante. Ce trio se retrouve dans les principales scènes de la pièce.
La distribution est complétée par Katia Miran, expressive, dans le rôle de la jeune Louise et Axel Huet, à la fois inquiétant et touchant dans le rôle de Pierrot.
La pièce se suit avec intérêt et l'on partage la vie de ces infirmières dans ce poste de garde, dépeintes dans tout leur dévouement et leur humanité, qui vont se retrouver semblables malgré leurs différences de classes, d'âges et d'opinions.
On y passe le repas de Noël, on s'y offre des cadeaux et l'on vit tout le quotidien de ces femmes en temps de guerre, tandis qu'au dehors tonne le canon, ainsi que le combat de Suzy qui s'est engagée dans un réseau pacifiste et doit faire passer des courriers avec le risque d'être arrêtée.
Le texte de Dany Laurent aux répliques incisives évoque avec bienveillance ces femmes de l'ombre mais aussi une certaine idée du féminisme. La mise en scène d'Yves Pignot, réaliste et enlevée, permet à l'action, bien éclairée par Jacques Rouveyrollis, de se développer, rendant ces personnages éminemment attachants et cette pièce, particulièrement émouvante. |