Spectacle d'après l'ouvrage éponyme de Mohamed Kacimi, mise en scène de Jean-Claude Fall, avec Bernard Bloch, Roxane Borgna, Etienne Coquereau, Jean-Marie Deboffe, Jean-Claude Fall, Paul-Frédéric Manolis, Carole Maurice, Nolwenn Peterschmitt et Alex Selmane.
Après avoir monté en France en 2012 "Antigone" de Sophocle avec des comédiens du Théâtre National Palestinien, Adel Hakim, comédien, metteur en scène, auteur dramatique et directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry, a projeté de travailler de nouveau avec eux mais à Jérusalem.
Et ce, sur sa partition "Des Roses et du Jasmin" traitant de l'universalité de la souffrance humaine au terme d'un parallèle audacieux entre les tragédies qui ont affecté les Juifs avec la Shoah et les Palestiniens avec la Nakba initiée par l'exode palestinien de 1948.
Ce qui aboutit au terme d'une entreprise épique menée en 2015 dans une ville sous haute tension dont les péripéties consignées "à chaud" dans le journal de création tenu par le dramaturge et écrivain Mohamed Kacimi qui fut le compagnon de route de Adel Hakim, constituèrent les chroniques d'une création théâtrale.
Publiées sous le titre ironique "Jours tranquilles à Jérusalem", elles donnent lieu, sur la trame dramaturgique élaborée par Bernard Bloch, à une transposition scénique dirigée par le metteur en scène Jean-Claude Fall.
Ce dernier signe également la percutante scénographie, une cimaise en fond de scène recouverte de feuilles dactylographiées évoquant le Mur des Lamentations qui se fait écran pour la projection d'un pêle-mêle d'images d'archives, et interprète le rôle du metteur en scène dont la ténacité est mise à rude épreuve par les événements et le modus vivendi d'une ville sous occupation.
L'opus adopte la forme de théâtre-récit dans lequel les difficultés des répétitions, avec les avatars de la traduction, les conditions drastiques de fonctionnement du Théâtre National Palestinien, la censure théâtrale exercée par les membres du conseil d’administration du théâtre et le refus des comédiens arabes d'interpréter des personnages juifs, sont instillées de biodrames palestiniens et de prises de parole qui illustrent les antagonismes ancestraux comme la hiérarchisation du malheur et l'impossible résilience.
Sous la direction de Jean-Claude Fall qui campe le metteur en scène, il est porté avec conviction et engagement par Bernard Bloch (le directeur du théâtre), Alex Selmane (le dramaturge), Roxane Borgna, Etienne Coquereau, Paul-Frédéric Manolis, Carole Maurice et Nolwenn Peterschmitt qui campent les censeurs et les comédiens. |