Direction le Pérou et la littérature sud-américaine avec la lecture d’un livre qui vient de sortir aux éditions Buchet-Chastel, écrit par Diego Trelles Paz. Diego Trelles Paz est né à Lima à la fin des années 70. Il est journaliste, critique de cinéma et de musique, écrivain, scénariste et universitaire. Il vit aujourd’hui à Paris et parle le français. Il est déjà l’auteur de deux romans publiés chez Buchet-Chastel et de recueil de contes et anthologies qui ont connu un grand succès en Amérique Latine. La procession infinie est son troisième roman, il a été finaliste du prestigieux prix Herralde.
Le roman se déroule au Pérou autour de deux personnages qui se retrouvent à Lima. Ces deux amis, Francisco et Diego ne se sont pas vus depuis dix ans, depuis qu’ils ont quitté le Pérou. Diego est parti pour Paris, où il tente de se faire un nom en tant que romancier quand Francisco est parti pour Londres. Les deux sont partis pour fuir le quotidien de leur pays natal, embarqué dans une violence teintée d’incertitudes et de corruption galopante.
Le récit de leurs souvenirs les ramène à cet été passé en Europe, à Berlin, quand un évènement traumatisant survint, incluant les deux amis, une prostituée et une bande de délinquants, sans que Diego ne comprenne réellement ce qui se joue. Dans la foulée, Francisco disparaît.
Diego va alors vouloir découvrir la vérité autour de cet épisode en allant à la rencontre de celle qui connaît sûrement la vérité, une certaine Cayetana, dont il va tenter de comprendre le destin énigmatique, de son appartenance au sentier lumineux jusqu’à sa fuite quelques années plus tard pour Paris.
Vous l’avez donc compris, l’ouvrage que nous propose Diego Trelles Paz est un roman polyphonique qui traite de l’amitié et de l’amour dans un pays, le Pérou, où les blessures de l’histoire restent à vif. Il nous fait découvrir l’histoire politique de son pays au travers de l’itinéraire et de la vie de ses personnages, un Pérou où la corruption régna pendant bien longtemps, bercé par un système politique, une dictature, pourri jusqu’à l’os.
Si l’auteur maîtrise parfaitement la forme du roman choral, il n’en reste pas moins que son ouvrage s’avère néanmoins être d’une lecture assez exigeante pour ne pas perdre le fil autour des narrateurs multiples qui s’expriment sur des périodes différentes. Une connaissance particulière concernant ce que fut le sentier lumineux dans ce pays se révèle aussi être conseillé pour mieux apprécier l’ouvrage. Une fois cela acquis, La procession infinie devient un ouvrage riche et original sur un pays dont on ne parle pas beaucoup. |