Serrés les uns contre les autres dans une Maroquinerie pleine à craquer, les membres du public attendent impatiemment l'entrée en scène du groupe belge au nom évocateur : Vive la Fête. Sur une symphonie de Strauss, "Le Beau Danube Bleu", l'arrivée des musiciens provoque l'acclamation d'un auditoire déjà surexcité. Et il y a de quoi.
Où que se produise le groupe flamand, il déchaîne les foules. Jamais mélange des genres n'aura été aussi festif et rassemblé public aussi éclectique qu'amateurs de rock, d'électro et de clubbers.
Et pour cause, Vive la Fête c'est ça, un mix détonant de kitch-pop (selon leurs propres termes), de rock, d'électro, de new wave, et de dance.
Le tout mené par une chanteuse aussi charismatique que belle, une voix à la Lio dans un corps de Barbie platine, mini-short, collants résille et décolleté sexy, et un guitariste hirsute, longs cheveux bruns, les yeux bandés de noir qui n'est pas sans rappeler les rockers de Kiss. Les leaders ce sont eux, Els Pynoo, formation mannequin, et Danny Mommens, ancien bassiste brillant de dEUS, qui s'adonne ici avec autant de succès à la guitare.
Accompagnés de Ben Brunin à la basse, Matthias Standaert à la batterie et Marc Requilé au clavier, les yeux avec un faux bandage noir, tout comme quelques aficionados du public.
Le groupe commence par deux morceaux déjà bien rôdés de leur précédent opus, Nuit Blanche.
Quand Danny prend le micro sur "Mon Dieu", on pense à un sketch des Inconnus tant sa voix, rythmée par les cris de rut de la chanteuse, semble parodique. La lumière, stromboscopique, alterne entre rouge, bleu, orange, tandis que le public s'enflamme.
L'énergie est bien là, autant sur scène que dans la salle. "C'est le troisième ou le quatrième fois que je suis ici et j'aime bien !", tente Els avec son accent flamand.
Ce soir, leur dernier album Grand Prix est bien sûr à l'honneur : "Hot Shot", "Sabrina", "Machine Sublime", "La Vérité", "Petite Putain", "Liberté", "2005". Les rifs de guitare rock alliés au son eighties du synthé fonctionnent à merveille : les bras se lèvent, même les plus timides se laissent aller à danser. On apprécie également la complicité des musiciens. Si l'alchimie réussit, c'est aussi grâce à ça.
Tantôt égérie porno-chic, danseuse du Lido, ou poupée Barbie, la chanteuse reste féline et toujours aussi classe. Quand elle quitte la scène après Noir Désir, c'est pour laisser place au rock, au vrai.
Comme à l'accoutumée, Danny invite une spectatrice à prendre sa guitare, et un fan, qu'on aurait pu confondre avec un membre du groupe, à s'éclater avec le micro, tandis que lui s'empare du saxo.
Ça sent la fin mais non. Un bref rappel et le groupe est de retour pour "Tokyo", seul morceau de République Populaire, 2005, et les célèbres reprises de Lio et de Plastic Bertrand, "Banana Split" et "Ça plane pour moi" version déjantée de Vive la Fête.
Il faut bien le reconnaître, Vive la Fête , c'est léger, voire naïf, certes un brin répétitif, mais qu'est-ce que ça fait du bien ! |