Seul en scène conçu et interprété par Nicolas Bonneau dans une mise en scène de Gaëlle Héraut. Sur le thème des femmes politiques, plus précisément des politiciennes investies d'un mandat électoral ou ministériel, avec le féminisme en toile de fond, un titre - "Qui va garder les enfants ?" - s'inspirant d'une célèbre réplique de Laurent Fabius et dans son registre de prédilection du "théâtre-récit documentaire", le comédien-auteur-conteur Nicolas Bonneau a conçu un opus astucieux et fédérateur.
Astucieux en la forme car il hybride stand-up, talk-show et le one man show dans ses deux déclinaisons, solo autobiographique et sketches. Fédérateur car il dresse, avec un humour consensuel, un état des lieux sans jamais s'aventurer dans la polémique ni dans l'analyse critique des convictions et initiatives des intéressées.
Dans l'astucieuse scénographie de Gaëlle Bouilly, un empilement de chaises en relation avec le siège attaché à la fonction, avec les créations musicale de Fannytastic et lumières de Rodrigue Bernard, et sous la direction avisée de Gaëlle Héraut, Nicolas Bonneau dispense une partition mosaîcienne alternant souvenirs personnels, considérations générales sur la lutte féministe et, surtout, une série de saynètes dressant une savoureuse galerie de portraits davantage finement satiriques que grossièrement caricaturaux .
Des figures anonymes telle la mairesse d'un petit village du Limousin, et surtout des personnalités, et entre autres, de l'élégante Ségolène Royale à la rusée Angela Merkel en passant par la Dame de fer et son slogan "There is no alternative" auxquels, jouant sur la carte sensible, il adjoint une évocation théâtralisée de la militance de jeunesse de Christiane Taubira et la voix de Simone Veil.
Et dans son propre rôle autofictionnalisé, à la manière d'un Docteur Jekyll et Mister Hyde, Nicolas Bonneau officie judicieusement entre inserts provocateurs et mea-culpa de bon aloi et pousse même la chansonnette façon spoken word, ce qui concourt à un roboratif divertissement. |