Comédie dramatique d'après un roman de Martine Pouchain, mise en scène de Annie Mako, avec Cécile Morelle et Julia Pelhate.
Adapté du roman jeunesse de Martine Pouchain, "Délinquante", l'histoire d'Edna, en délicatesse avec son père et sa belle-mère, devenue une voleuse chevronnée à quinze ans, pour conquérir l'admiration de sa bande de copains.
La particularité de ce spectacle est qu'il offre simultanément une double lecture, en français et en langue des signes (LSF). Elles sont pour cela deux sur le plateau : Cécile Morelle et Julia Pelhate.
Deux comédiennes pour jouer Edna et pour incarner également les autres personnages. L'une raconte tandis que l'autre illustre. Et tandis que l'une joue, l'autre signe.
Sur la gauche, une palissade de tôle ondulée qui suggère la rue et la ville. Sur un écran à droite de la scène, défilent des photos en noir et blanc. La mise en scène d'Annie Mako donne une grande place au calme pour développer ce récit initiatique d'adolescence.
Le duo attachant, dont les types d'expression se complétent, forme un joli ballet gestuel sur le texte dit à mi-voix et de remarquable façon par Cécile Morelle. Celle-ci, avec une vraie habileté et un visage d'une grande expressivité joue toute l'évolution d'Edna. Elle compose également une vendeuse extrêmement cocasse.
A ses côtés, Julia Pelhate transcrit avec une intense vivacité le parcours d'Edna dans la langue des signes. Une langue si imagée qui symbolise par exemple le bleu des yeux par la mer.
La poésie se manifeste à de nombreuses reprises dans "Edna, délinquante" : par l'alliance entre le fragile équilibre et l'écoute mutuelle entre les deux interprètes, la beauté d'une photo ou d'un geste soudain. Ainsi à une voix et quatre mains, elles proposent un moment singulier et séduisant.
Un spectacle rare qui laisse passer les silences.
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