Lupanar Chic
(Klousky & Co / Inouïe Distribution) février 2019
Nous avons découvert Thomas Breinert en juin dernier à l’occasion d’une superbe session normande. L’objectif était de rencontrer les artistes locaux et nous n’avons pas été déçus ! Eminemment sympathique et plutôt réservé, Thomas était venu avec tout son matériel et nous avait offert trois très beaux morceaux, dont un terminé "dans la nuit". L’artiste est généreux sur scène et en dehors, et respire un véritable plaisir de jouer et de partager sa musique.
On découvre enfin les versions studio de ces morceaux avec la sortie début février de son premier album Lupanar chic. La voix grave avec un je-ne-sais-quoi dans le timbre est toujours là, d’autant plus mise en valeur par les arrangements de Romain Dudek.
Comme sur scène, Thomas Breinert est accompagné de talentueux musiciens : JB Clet à la guitare, Loïc Kohler à la basse, et Olivier Robineau à la batterie.
L’artiste nous fait entrer dans son "Lupanar chic", un lieu empli de femmes qu’il aime profondément, qu’il désire mais qui le tourmentent aussi : il passe par toutes les étapes de la passion amoureuse et tout un chacun(e) se reconnaîtra dans un morceau…
La femme est de premier abord "Toxique", mais d’un doux poison, aux airs de reviens-y, "tantôt aphrodisiaque, tantôt machiavélique". Elle est également désirée avec une folle sensualité dans "L’eau à la bouche" ; ainsi que recherchée et poursuivie en vain dans "Kopeck", hit entêtant qui laisse comme une envie de partir pour Palavas. Puis Thomas Breinert nous fait visiter le "Lupanar Chic" lors d’une nuit de débauche et d’errance, lascive et enfumée.
Tout au long de l’album, le trio rock guitare / batterie / basse est bien présent mais certains morceaux sont plus surprenants et tendent vers des instruments plus électroniques comme dans "L’Infirmière de Frankenstein" : une inquiétante étrangeté s’empare alors de nous, la femme y est ici salvatrice, à moins que ce ne soit le contraire…
Certains morceaux s’offrent un accompagnement à l’harmonica qui donne des accents de blues comme sur "Une nuit à la tournaï" ou "Anna" : la variété des compositions est définitivement une force de cet album, jamais on ne s’ennuit et ce jusqu’au dernier morceau, "Imperator", mâtiné de sonorités post-rock. Mon coup de cœur va à "Echo" pour la guitare pop-rock entraînante et pour ce je ne sais quoi dans ce "promeneur solitaire", le travail sur le texte et l’association des mots entre eux.
Thomas Breinert est passé en novembre à Paris où nous avons pu le voir sur scène, et ça en vaut le coup ! La mise en scène est très travaillée et originale (particulièrement sur "L’Infirmière de Frankenstein" !) et les musiciens expriment réellement leur plaisir de jouer et d’être sur scène, et ça fait plaisir !
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.