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Karl Ove Knausgaard  (Editions Denoël)  janvier 2019

Karl Ove Knausgård est un monument de la littérature contemporaine. Il s’est lancé il y a quelques années dans une exceptionnelle fresque autobiographique constituée de six tomes, intitulé Mon combat. A ce jour, cinq tomes ont été traduit en français chez Denoël dont le dernier, Comme il pleut sur la ville qui vient de sortir en janvier dernier.

Dans le premier tome, La Mort d’un père, l’auteur nous parlait de l’adolescence, la sienne autour de sa mère souvent absente et de la déchéance de son père, aux colères imprévisibles, jusqu’à sa disparition. Avec Un homme amoureux, le second tome, il évoquait, après avoir passé le thème du deuil, les étapes du sentiment amoureux et l’expérience de devenir père.

Avec Jeune homme, le troisième volet de son autobiographie, l’auteur remontait le temps pour revenir à son enfance après nous avoir raconté son adolescence et sa vie de jeune adulte. Il nous racontait son arrivée avec ses parents sur l’île de Tromoya, ses premiers pas à l’école et sa vie au milieu de ses parents. L’an dernier sortait le quatrième tome, Aux confins du monde, qui reçut le prix du meilleur livre de l’année du Magazine Lire. Dans ce quatrième tome, on retrouvait Karl Ove Knausgård a dix-huit ans, fraîchement sorti du lycée, partant vivre dans un petit village au nord de l’Arctique. On suivait alors les élucubrations d’un jeune majeur autour du sexe et de l’alcool mais aussi ses débuts d’écrivain et sa soif d’écrire.

Avec Comme il pleut sur la ville, l’auteur nous embarque à Bergen (une ville où il pleut très souvent, d’où le titre de l’ouvrage) où il vient de s’installer. Il vient d’avoir vingt ans et il se retrouve à être le plus jeune élève jamais accepté à la prestigieuse académie d’écriture. Il arrive débordant d’enthousiasme et d’ambition littéraire.

Rapidement, ses illusions de jeunesse volent en éclats. Son écriture se révèle puérile et pleine de clichés, ses efforts de socialisation se soldent par des échecs cuisants. Présenté comme un cas désespéré avec les femmes, toujours d’une grande timidité en société, il va très vite noyé son humiliation dans l’alcool et le rock.

Petit à petit, son horizon va alors s’éclaircir. Il tombe amoureux, renonce à l’écriture pour se consacrer à la critique littéraire, plus immédiatement gratifiante, et les premières pierres de sa vie d’adulte sont posées… jusqu’à ce que ses pulsions autodestructrices et l’attrait irrésistible de l’image de l’écrivain torturé le reprennent et le fassent sombrer à nouveau.

Avec ce cinquième tome, l’auteur nous raconte donc comment il devint écrivain au travers des nombreuses difficultés qu’il rencontra. Couvrant une période de quatre ans, on retrouve l’écriture détaillée de l’auteur qui parvient une fois de plus à rendre signifiant l’insignifiant. Il n’a de cesse de nous raconter des choses sans grand intérêt qui s’avèrent être passionnantes. Ici, on explore avec lui les livres qu’il lisait, les musiques qu’il écoutait et on le découvre aussi autour de sa première relation amoureuse sérieuse marquée par des nombreuses tromperies.

L’auteur continue de nous subjuguer par son écriture, sa façon singulière de nous raconter la vie, la sienne et de nous décrire la Norvège, ici centrée sur la ville de Bergen même s’il nous embarque aussi vers des contrées islandaises à un moment du livre.

Il se dégage de ce tome 5 une très grande mélancolie. Voir l’auteur galérer autant dans la première partie de l’ouvrage donne une dimension particulièrement triste et touchante à l’ouvrage. L’écouter (ou plutôt le lire) nous raconter ses désespoirs, ses errances et ses égarements face aux difficultés de socialisation et ses échecs d’écriture qui l’accablent est émotionnellement très fort.

D’une grande sincérité et d’une grande franchise, on n’y est habitué depuis les précédents tomes, l’auteur n’élude rien et il continue de nous impressionner avec son éternel souci du détail (même les plus sordides) concernant sa vie, ses lieux et ses époques. Il nous offre de nouveau une profonde immersion dans un moment de sa vie. Une fois n’est pas coutume, Karl Ove Knausgård se livre totalement, en toute simplicité et en toute intimité. Se mettre à nu n’est pas un problème pour le Norvégien, pour notre plus grand plaisir.

On attend maintenant avec une immense impatience le dernier tome qui viendra clore l’œuvre autobiographique immense (plus de 3000 pages au total) de cet auteur hors-norme qui ne cesse de nous éblouir depuis plusieurs années.

Alors voilà, si vous n’avez jamais lu cet auteur, je vous invite très fortement à vous lancer dans les cinq tomes de cet auteur qui ne vous laissera pas indifférent.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Au printemps" du même auteur
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Jean-Louis Zuccolini         
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