Il n’y a pas que les auteurs scandinaves qui savent nous offrir des polars à couper le souffle. En France aussi, nous possédons des auteurs de talent qui savent nous tenir en haleine autour d’histoires croisées parfaitement construites et finissant de façon incroyable.
Cédric Sire, avec son nouvel ouvrage, en est le parfait ambassadeur. Vindicta, qui vient de sortir, est une véritable petite bombe, un livre qui ne nous tombe pas des mains, que l’on a du mal à lâcher et qui nous laisse pantois une fois la dernière page lue. Je n’avais encore jamais lu de livres de cet auteur et c’est la couverture particulièrement soignée et la dédicace de Franck Thilliez qui m’a poussé à me lancer dans sa lecture. Bien mal m’en a pris, Vindicta fait partie des meilleurs thrillers lus récemment, et j’en ai lu quelques-uns.
Ce qui m’a le plus surpris dans cet ouvrage, c’est la qualité du suspense que construit l’auteur au fil des pages, sans parler du final époustouflant, alors que le début de l’histoire laisse dévoiler une intrigue assez simpliste. Quatre jeunes un peu paumés, c’est rien de le dire, décide de se lancer dans un braquage d’une bijouterie suite à un tuyau récupéré par l’un d’entre eux les prévenant qu’une transaction en liquide allait bientôt s’y effectuer. Le bijoutier est censé récupérer une somme d’argent conséquente en échange d’un bijou obtenu de façon illégale, ce qui permet aux quatre jeunes de penser qu’il ne portera pas plainte, s’ils viennent lui voler cet argent.
Le braquage ne se déroule pas comme il était convenu, tourne au fiasco et dans leur fuite les quatre jeunes renversent avec leur voiture une jeune fille, Valentine, qui va décéder, laissant sa mère dans un désarroi total. A partir de là, l’enfer va se déchaîner et les cadavres de ceux qui ont participé à ce hold-up vont s’amonceler sous la coupe d’un homme que l’on va suivre sans savoir vraiment qui il est. L’intrigue va tourner autour de cet homme. Qui est-il et pourquoi fait-il cela ?
En parallèle, l’auteur nous propose des courts chapitres, des sortes de flash-back dans lesquels on suit, sans trop vraiment savoir pourquoi au début, des militaires qui traques des cellules terroristes en Asie et en Afrique. On suit aussi d’autres personnages, un flic, Salva et son collègue Fleurot, deux personnages pas très honnêtes, qui ont été affectés à la surveillance de la bijouterie car ils étaient aussi au courant de cette transaction entre le bijoutier, un certain Varenne et un escroc, Richard Antignac. Salva avait remarqué le petit manège des quatre jeunes qui attendaient devant la bijouterie mais il avait préféré s’attarder sur Antignac. Une fois la fillette morte, il va se sentir responsable de sa mort et il va chercher par tous les moyens à retrouver les quatre jeunes.
Et puis il y a la mère de la fillette, un personnage assez énigmatique qui peine à faire son deuil. Le livre nous montre ses démarches pour récupérer le corps de sa fillette pour lui offrir un enterrement et en même temps, l’auteur insiste sur sa tristesse et sa grande solitude face à cet évènement tragique. Pas de père, pas de conjoint pour la soutenir.
Au fil de la lecture, on comprend que toutes ses histoires sont liées sans véritablement comprendre et connaître ce lien. Le tueur a forcément un lien avec les flash-back et les militaires qui traquent les terroristes musulmans. A-t-il un lien avec la fillette et la maman ? Nous allons le savoir au fil des pages, de façon extrêmement habile.
C’est dans la dernière partie du livre que se télescopent les trajectoires des principaux personnages jusqu’au final incroyable que l’on ne voit pas venir. Dire que le dernier ouvrage de Cédric Sire est rythmé est un euphémisme. Fréderic Thilliez aurait pu rajouter quelques dizaines de kilomètres à l’heure à sa citation en couverture tant l’histoire file à une vitesse vertigineuse.
Tout est maîtrisé dans le dernier ouvrage de Cédric Sire, du début à la fin. Vindicta est un fabuleux thriller, une véritable claque dont on ne sort pas indemne. Ne passez pas à côté de ce livre, c’est une tuerie.